Suis-je justifié par la foi?

Quand Dieu pardonne à un pécheur, le dispense de subir le châtiment mérité, le traite comme s’il n’avait jamais péché, il le reçoit dans sa faveur divine et le justifie à travers les mérites de la justice du Christ. Le pécheur ne peut être justifié que grâce à l’expiation consentie par le Fils bien-aimé de Dieu, qui s’est offert en sacrifice pour les péchés d’un monde coupable. Personne ne peut être justifié par une œuvre quelconque qu’il pourrait accomplir. C’est uniquement en vertu des souffrances, de la mort et de la résurrection du Christ qu’il peut être délivré de sa culpabilité, de la condamnation infligée par la loi, de la peine méritée par ses transgressions. La foi est la seule condition pour obtenir la justification, une foi qui ne soit pas seulement croyance, mais aussi confiance.
Plusieurs ne possèdent qu’une foi nominale en Christ, mais ils ne connaissent pas cette dépendance vitale par rapport à lui, qui leur permettrait de s’approprier les mérites d’un Sauveur crucifié et ressuscité. C’est à propos de cette foi nominale que Jacques a dit: “Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile?” Jacques 2:19, 20. Nombreux sont ceux qui admettent que Jésus-Christ est le Sauveur du monde, tout en se tenant éloignés de lui; ils négligent de se repentir de leurs péchés et d’accepter Jésus en tant que Sauveur personnel. Leur foi n’est qu’un simple assentiment de l’esprit qui rend hommage à la vérité sans que cette vérité soit introduite dans le cœur pour sanctifier l’âme et transformer le caractère. “Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés, et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.” Romains 8:29, 30. L’appel et la justification sont deux choses différentes. L’appel consiste dans l’attraction que le Christ exerce sur le pécheur; c’est l’action du Saint-Esprit sur le cœur, qui amène la conviction du péché et invite à la repentance.
Plusieurs ont des idées confuses au sujet des premiers pas à faire pour parvenir au salut. On s’imagine que la repentance est une œuvre que le pécheur doit produire de lui-même avant de s’approcher du Christ. On pense que le pécheur doit d’abord se rendre digne de recevoir le bienfait de la grâce de Dieu. S’il est vrai que la repentance doit précéder le pardon, puisque Dieu ne peut agréer qu’un cœur brisé et contrit, néanmoins le pécheur ne peut, de lui-même, se repentir et se préparer à aller au Christ. Le pécheur ne peut être pardonné que s’il se repent, mais la question à décider c’est de savoir si la repentance est l’œuvre du pécheur ou le don du Christ. Le pécheur doit-il attendre, pour aller au Christ, d’être bourrelé de remords à cause de ses péchés? Le premier pas dans la direction du Christ est le résultat de l’attraction de l’Esprit de Dieu; dès que l’homme répond en cédant à cette attraction il s’avance au-devant du Christ pour obtenir le don de la repentance.
Le pécheur est comparé à une brebis perdue; une brebis ne réintègre pas le bercail à moins d’être cherchée et ramenée par le berger. Personne n’est capable de se repentir de lui-même et de se rendre digne du bienfait de la justification. Le Seigneur Jésus ne cesse de s’efforcer d’influencer l’esprit du pécheur et l’induire à contempler l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Nous ne pouvons faire un seul pas dans la vie spirituelle si nous ne sommes attirés et fortifiés par Jésus, amenés à expérimenter cette repentance dont on ne se repent jamais.
Mis en présence des grands prêtres et des sadducéens, Pierre montra clairement que la repentance est un don de Dieu. Il dit, en parlant du Christ: “Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés.” Actes 5:31. La repentance est un don de Dieu aussi bien que le pardon et la justification; elle ne peut être expérimentée que grâce à un don du Christ. C’est par sa puissance et sa vertu que le Christ nous attire à lui. De lui procède la grâce de la contrition, de lui vient la justification.


Signification de la foi


Paul a écrit: “Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas en ton cœur: Qui montera au ciel? c’est en faire descendre Christ; ou: Qui descendra dans l’abîme? c’est faire remonter Christ d’entre les morts. Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c’est la parole de la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut.” Romains 10:6-10.
La foi qui sauve n’est pas une foi occasionnelle, un simple assentiment de l’intelligence; c’est une croyance enracinée dans le cœur et qui embrasse le Christ en tant que Sauveur personnel, assurée qu’il peut sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui. Ce n’est pas une foi authentique, celle qui vous fait croire qu’il en sauvera d’autres, mais pas vous; une foi authentique se manifeste quand l’âme se repose sur le Christ, seul espoir de salut. Une telle foi amène celui qui la possède à placer sur le Christ toutes ses affections, à soumettre son entendement au contrôle du Saint-Esprit, à se laisser façonner, au point de vue du caractère, à la ressemblance divine. Ce n’est pas une foi morte, mais une foi agissante par l’amour, qui conduit à la contemplation de la beauté du Christ, pour ressembler toujours davantage au divin caractère. [Deutéronome 30:11-14 cité.] “L’Eternel, ton Dieu, circoncira ton cœur et le cœur de ta postérité, et tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives.” Deutéronome 30:6.
C’est Dieu qui circoncit le cœur. C’est le Seigneur qui accomplit l’œuvre tout entière, du commencement à la fin. L’âme condamnée à périr peut dire: “Je suis un pécheur perdu, mais le Christ est venu chercher et sauver ce qui était perdu. N’a-t-il pas dit: Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs Marc 2:17? Je suis un pécheur, et il est mort sur le Calvaire pour me sauver. Il n’est pas nécessaire que j’attende un instant de plus avant d’être sauvé. Il est mort et ressuscité pour ma justification; il me sauvera maintenant. J’accepte le pardon qu’il m’a promis.”


Justice imputée


Le Christ est un Sauveur ressuscité; il était mort, il est vrai, mais il est ressuscité; il est toujours vivant pour intercéder en notre faveur. Il nous faut croire de cœur à la justice et confesser de la bouche à salut. Ceux qui ont été justifiés par la foi ne manqueront pas de confesser le Christ. “Celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.” Jean 5:24. L’œuvre importante opérée chez le pécheur taché et souillé par le mal, c’est celle de la justification. Il est déclaré juste par Celui qui parle selon la vérité. Le Seigneur impute la justice du Christ au croyant et le proclame juste devant tout l’univers. Ses péchés sont transférés à Jésus, le représentant, le substitut et le garant du pécheur. L’iniquité de toute âme croyante est placée sur le Christ. “Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.” 2 Corinthiens 5:21.
Le Christ a offert une satisfaction pour la coulpe du monde entier; tous ceux qui s’approcheront de Dieu avec foi recevront la justice du Christ, “qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris”. 1 Pierre 2:24. Notre péché a été expié, éloigné loin de nous, jeté au fond des mers. Grâce à la repentance et la foi, nous sommes débarrassés du péché; nous pouvons regarder au Seigneur devenu notre justice. Jésus a souffert, lui juste pour des injustes.
Nos péchés nous placent sous la condamnation de la loi, mais le Christ ayant obéi à la loi fait valoir pour l’âme repentante les mérites de sa propre justice. Si un pécheur veut obtenir la justice du Christ, il doit expérimenter la repentance où s’opère un changement radical de sa pensée et de son esprit, ainsi que de sa conduite. Une œuvre de transformation doit commencer dans le cœur et déployer son efficacité dans chaque faculté; mais l’homme n’est pas capable de produire une telle repentance; il ne peut l’expérimenter que par le Christ qui est monté au ciel, emmenant une multitude de captifs, et a fait des dons aux hommes.
Qui veut devenir vraiment repentant? Que doit-il faire? — Il doit aller à Jésus tel qu’il est, sans retard. Il doit croire à la véracité du Christ, croire à sa promesse, et demander afin de recevoir. Quand un désir sincère pousse les hommes à la prière, ils ne prient pas en vain. Le Seigneur tiendra parole; il donnera son Saint-Esprit pour conduire à la repentance envers Dieu et à la foi au Seigneur Jésus-Christ. Le croyant priera et veillera, renoncera à ses péchés et prouvera sa sincérité par un effort vigoureux en vue d’observer les commandements de Dieu. La foi accompagnera sa prière; il ne se contentera pas de croire à la loi, mais il obéira à ses préceptes. Il prendra position avec le Christ sur cette question. Il renoncera à toute habitude et à toute relation sociale tendant à éloigner son cœur de Dieu.
Celui qui veut devenir enfant de Dieu doit accepter cette vérité: il ne faut pas moins que l’expiation du Christ pour que puissent être obtenus la repentance et le pardon. Avec cette assurance le pécheur fera un effort à la mesure de l’œuvre qui a été accomplie en sa faveur; sans se lasser il suppliera le trône de la grâce pour que la puissance divine se renouvelle constamment dans son âme. Le Christ ne pardonne qu’au repentant, mais il accorde la repentance à celui auquel il pardonne. Il a été pourvu à tout; la justice éternelle du Christ est mise au compte de l’âme croyante. Une robe précieuse, immaculée, tissée sur les métiers du ciel, attend le pécheur repentant et croyant, qui peut dire: “Je me réjouirai en l’Eternel, mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu; car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la délivrance.” Ésaïe 61:10.
Une grâce abondante est mise à la disposition du croyant pour qu’il soit préservé du péché; en effet le ciel entier, avec ses ressources illimitées, est à sa portée. Il nous faut puiser aux sources du salut. Le Christ est la fin de la loi à justice pour quiconque croit. Pécheurs par nous-mêmes, nous sommes justes par Christ. Rendus justes par la justice imputée du Christ, nous sommes déclarés justes par Dieu qui nous traite comme des justes. Il voit en nous des enfants chéris. Le Christ agit en opposition avec la puissance du péché; où le péché a abondé la grâce surabonde. “Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu.” Romains 5:1, 2.
“Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.” Romains 3:24-26. “Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.” Ephésiens 2:8. [Jean 1:14-16 cité.]


La promesse de l’Esprit


Le Seigneur veut que les siens aient une foi saine, — qu’ils n’ignorent pas le grand salut qui leur est si généreusement offert. Ils ne doivent pas regarder dans l’avenir, attendant qu’une grande œuvre soit accomplie pour eux; car l’œuvre est achevée. Il n’est pas demandé au croyant de faire sa paix avec Dieu, ce qu’il n’a jamais fait et ne pourra jamais faire. Il doit accepter la paix en Christ, car avec lui on trouve Dieu et la paix. Le Christ a aboli le péché, ayant subi sa lourde malédiction en son corps sur le bois, et par là délivré de la malédiction tous ceux qui l’acceptent comme leur Sauveur personnel. Il met fin à la domination que le péché exerce sur le cœur; dès lors la vie et le caractère du croyant attestent le caractère authentique de la grâce du Christ. A ceux qui s’adressent à lui Jésus communique le Saint-Esprit; car il faut que chaque croyant soit délivré de toute souillure, comme aussi de la malédiction et de la condamnation prononcée par la loi. Grâce à la sanctification que le Saint-Esprit opère par le moyen de la vérité, le croyant est qualifié pour les parvis célestes; en effet le Christ opère en nous et place sa justice sur nous. Sans cela personne n’a droit au ciel. Nous ne saurions pas jouir du ciel si nous n’étions préparés à respirer cette sainte atmosphère par l’influence de l’Esprit et la justice du Christ.
Le candidat au ciel doit répondre aux exigences de la loi: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.” Luc 10:27. Ce qu’on ne peut faire qu’en saisissant la justice du Christ par la foi. Par la contemplation de Jésus nous recevons un principe vivant et grandissant; le Saint-Esprit poursuit son œuvre, si bien que le croyant avance de grâce en grâce, de force en force, de progrès en progrès. Il se conforme toujours plus à l’image du Christ, jusqu’à ce que sa croissance spirituelle atteigne à la mesure de la stature du Christ Jésus. C’est ainsi que le Christ met fin à la malédiction du péché et soustrait l’âme croyante à son action et à ses effets. Le Christ seul peut faire cela, car il convenait qu’il fût “rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple; car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.” Hébreux 2:17. La réconciliation consiste en ceci: toute barrière existant entre l’âme et Dieu est enlevée, et le pécheur comprend ce que signifie l’amour du Dieu qui pardonne. En raison du sacrifice consenti par le Christ en faveur des hommes déchus, Dieu peut en toute justice pardonner au transgresseur qui accepte les mérites du Christ. Le Christ est le canal qui fait couler du cœur de Dieu dans celui du pécheur la miséricorde, l’amour et la justice. “Il est fidèle et juste pour … pardonner [nos péchés], et pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9.
Daniel avait annoncé que le Christ viendrait “pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour introduire la justice des siècles”. (Daniel 9:24, version Darby.) Toute âme peut dire: “Il a satisfait les exigences de la loi par une parfaite obéissance; mon seul espoir est de regarder à lui, mon substitut et mon garant, qui pour moi a parfaitement obéi à la loi. La confiance en ses mérites me délivre de la condamnation de la loi. Il me couvre de sa justice, qui répond à toutes les exigences de la loi. Il me présente à Dieu vêtu du vêtement immaculé dont pas un seul fil n’a été tissé par l’homme. Tout est du Christ; aussi toute gloire, tout honneur, toute majesté sont dus à l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde.”
Plusieurs attendent une impulsion particulière pour aller au Christ; mais il suffit de se présenter avec sincérité, décidé d’accepter la miséricorde et la grâce qui nous sont offertes. Disons donc: “Le Christ est mort pour me sauver. Le Seigneur veut mon salut; j’irai donc immédiatement à Jésus, tel que je suis. Je cours le risque, appuyé sur la promesse. Alors que le Christ m’attire, je réponds.” L’apôtre a dit: “C’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice.” Romains 10:10. Mais personne ne peut croire de tout son cœur pour parvenir à la justice tout en persistant à pratiquer les choses défendues par la Parole de Dieu ou en négligeant un devoir connu.


Les bonnes oeuvres sont le fruit de la foi


La vraie foi se manifeste par de bonnes œuvres; en effet, les bonnes œuvres sont le fruit de la foi. Dès lors que Dieu opère dans le cœur, et que l’homme se soumet à la volonté de Dieu et coopère avec Dieu, il extériorise dans sa vie ce que Dieu produit en lui par le Saint-Esprit; il y a accord entre le dessein du cœur et la conduite extérieure. Il faut renoncer à tout péché comme à une chose odieuse qui a crucifié le Seigneur de vie et de gloire; le croyant doit progresser dans son expérience en accomplissant sans cesse les œuvres du Christ. On conserve le bienfait de la justification en livrant continuellement sa volonté, en obéissant toujours.
Ceux qui sont justifiés par la foi doivent avoir à cœur de marcher dans la voie du Seigneur. Un homme dont les actions ne correspondent pas à sa profession de foi montre par là qu’il n’est pas justifié par la foi. Jacques a dit: “Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite.” Jacques 2:22.
Une foi qui ne produit pas de bonnes œuvres ne purifie pas l’âme. “Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.” Jacques 2:24. “Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice.” Romains 4:3.
L’imputation de la justice du Christ procède de la foi justifiante: c’est là la justification tant recommandée par Paul: “Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience…. Anéantissons-nous donc la loi par la foi? Loin de là! Au contraire, nous confirmons la loi.” Romains 3:20-31.
La grâce est une faveur imméritée; le croyant est justifié sans aucun mérite de sa part, n’ayant rien à faire valoir auprès de Dieu. Il est justifié grâce à la rédemption offerte en Christ Jésus, qui se tient dans les parvis célestes en tant que substitut et garant du pécheur. Mais alors qu’il est justifié à cause des mérites du Christ, il n’est pas libre de commettre l’injustice. La foi agit par amour et purifie l’âme. La foi bourgeonne, fleurit et produit une récolte de bons fruits. Partout où existe la foi, les bonnes œuvres font leur apparition. Les malades reçoivent des visites, les pauvres des soins, les orphelins et les veuves ne sont pas négligés, ceux qui sont nus sont vêtus, les indigents sont nourris. Le Christ allait de lieu en lieu en faisant du bien; quand les hommes sont unis à lui ils aiment les enfants de Dieu; la douceur et la vérité guident leurs pas. L’expression de leur visage révèle leur expérience; les hommes se rendent compte que ces personnes ont été avec Jésus et ont appris de lui. Le Christ et le croyant deviennent un; la beauté de son caractère éclate chez ceux qui entretiennent une communion vivante avec la Source de la puissance et de l’amour. Le Christ est le grand dépositaire de la justice justifiante et de la grâce sanctifiante.
Tous peuvent aller à lui et recevoir de sa plénitude. Il dit: “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.” Matthieu 11:28. Pourquoi donc ne pas rejeter toute incrédulité pour écouter les paroles de Jésus? Vous désirez le repos; vous soupirez après la paix. Dites alors, du fond du cœur: “Seigneur Jésus, je viens puisque tu m’as invité.” Attachez-vous à lui d’une foi ferme: il vous sauvera. Avez-vous regardé à Jésus, le chef et le consommateur de la foi? Avez-vous contemplé Celui qui est plein de vérité et de grâce? Avez-vous accepté la paix que le Christ seul peut donner? Si vous ne l’avez pas encore fait, soumettez-vous à lui; recherchez par sa grâce un caractère noble et élevé. Recherchez un esprit constant, résolu, joyeux. Nourrissez-vous de Christ, le pain de vie; alors le charme de son caractère et de son esprit se manifestera en vous.

Les mystères de la pluie de l’arrière-saison

L’œuvre de l’Esprit est liée à la pluie

“Il vous donnera la pluie en son temps, il vous enverra la pluie de la première et de l’arrière-saison.” Joël 2:23. En Orient, la première pluie tombe au moment des semailles. Elle est nécessaire afin que la semence puisse germer. Sous l’influence des pluies fertilisantes, les tendres pousses sortent du sol. La pluie de l’arrière-saison, qui tombe vers la fin de la saison, mûrit le grain et le prépare pour la moisson. Le Seigneur utilise ces phénomènes naturels pour illustrer l’œuvre de l’Esprit.

De même que la rosée et la pluie sont données d’abord pour permettre la germination de la semence, puis pour mûrir la moisson, le Saint-Esprit est accordé pour mener à bonne fin, d’étape en étape, le processus de la croissance spirituelle. La maturation du grain symbolise l’achèvement de l’œuvre de la grâce de Dieu dans l’âme de tout croyant. Par la puissance du Saint-Esprit, l’image morale de Dieu doit être rendue parfaite dans le caractère. Nous sommes appelés à être transformés complètement à la ressemblance du Christ.

La pluie de l’arrière-saison, qui mûrit la moisson du monde, représente la grâce spirituelle qui prépare l’Église à la venue du Fils de l’Homme. Mais a moins que la première pluie ne soit tombée, la semence demeurera sans vie; la jeune pousse verte ne se lèvera pas. Si les premières averses n’ont pas accompli leur œuvre, la pluie de l’arrière-saison ne peut amener aucune semence à la perfection.


A. L’Application Historique à l’Ensemble de l’Église la Première Pluie lors de la Pentecôte en l’an 31

Pour obéir à l’ordre du Christ, ils [les disciples] attendaient à Jérusalem la promesse du Père: l’effusion du Saint-Esprit. Ils n’attendaient pas paresseusement. Le récit nous apprend qu’ils “étaient continuellement dans le temple louant et bénissant Dieu” Luc 24:53.

Tandis que les disciples attendaient l’accomplissement de la promesse, ils humiliaient leur cœur dans la vraie repentance et ils confessaient leur incrédulité… Les disciples priaient avec une intense ferveur afin d’être rendus aptes à rencontrer les hommes et à prononcer quotidiennement les paroles qui conduiraient les pécheurs au Christ. Laissant de côté toutes leurs différences, tous leurs désirs de domination, ils se rapprochèrent les uns des autres dans l’amitié chrétienne.

C’est après que les disciples furent parvenus à l’unité parfaite, lorsqu’ils ne briguaient plus la première place, que le Saint-Esprit leur fut accordé.

L’effusion du Saint-Esprit aux jours des apôtres était le commencement de la première pluie, et le résultat en fut glorieux. Jusqu’à la fin des temps, la présence du Saint-Esprit accompagnera la véritable Église.


Les conséquences de la première pluie, à la Pentecôte

Sous l’influence de l’Esprit, des paroles de repentance et de confession se mêlaient aux chants de reconnaissance pour le pardon des péchés… Des milliers d’âmes se convertissaient en un seul jour…

Le Saint-Esprit les rendit capables de parler avec aisance des langues qu’ils ignoraient auparavant… Le Saint-Esprit accomplit pour eux ce qu’ils n’auraient pu accomplir par eux-mêmes durant toute une vie.

Leur cœur débordait d’un tel enthousiasme, si plein, si profond, si rayonnant, qu’il les poussa à aller jusqu’aux extrémités de la terre, afin de témoigner du pouvoir du Christ.

Quel fut le résultat de l’effusion du Saint-Esprit au jour de la Pentecôte? La bonne nouvelle d’un Sauveur ressuscité fut portée jusqu’aux confins du monde… L’Église vit des convertis venir de tous les horizons. Ceux qui avaient apostasié, se reconvertissaient… L’ambition des croyants était de révéler le caractère du Christ et de contribuer à l’extension de son royaume.


La promesse de la pluie de l’arrière-saison

L’effusion de l’Esprit aux jours des apôtres était la “première pluie”, et le résultat en fut glorieux. Mais la pluie de l’arrière-saison sera encore plus abondante.

Vers la fin de la moisson terrestre, un don spécial de la grâce spirituelle est promis pour préparer l’Église à la venue du Fils de l’Homme. Cette effusion de l’Esprit est comparée à la pluie de l’arrière-saison.

Avant que les jugements de Dieu ne visitent notre terre, il se manifestera parmi le peuple du Seigneur un tel réveil de la sainteté primitive qu’on n’en aura jamais vu de semblable depuis les temps apostoliques. L’Esprit et la puissance de Dieu seront répandus sur ses enfants.

L’œuvre accomplie sera semblable à celle de la Pentecôte. De même que la “première pluie” a été donnée par l’effusion de l’Esprit qui a marqué les débuts de l’histoire de l’Évangile, afin de faire lever la précieuse semence, ainsi, la “pluie de l’arrière-saison” sera déversée à la fin de cette histoire pour faire mûrir la moisson.


La pluie de l’arrière-saison provoquera le grand cri

En ce temps-là, la “pluie de l’arrière-saison”, c’est-à-dire le rafraîchissement apporté par la présence du Seigneur, viendra, afin de donner de la puissance à la grande voix du troisième ange, et pour préparer les saints à résister dans la période où les dernières plaies se déverseront.

J’entendis ceux qui portaient l’armure prononcer la vérité avec une grande puissance. Elle avait beaucoup d’effet… Je demandai ce qui avait opéré ce changement. Un ange répondit: “C’est la pluie de l’arrière-saison, le rafraîchissement apporté par la présence de Dieu, le grand cri du troisième ange.”


B. Application personnelle aux Chrétiens individuels


La première pluie produit la conversion; la pluie de l’arrière-saison développe un caractère comparable à celui du Christ

Tout notre avenir chrétien dépend de ce qui nous donne la force du premier départ. Les bénédictions de la première pluie nous sont utiles jusqu’à la fin… Tandis que nous rechercherons Dieu pour obtenir le Saint-Esprit, il provoquera en nous la douceur, l’humilité de l’esprit, le sentiment de notre dépendance à l’égard de Dieu pour recevoir la pluie de l’arrière-saison, qui rend parfait.

Le Saint-Esprit cherche à habiter en chaque âme. S’il est accueilli comme un invité honoré, ceux qui le recevront seront rendus parfaits en Christ. La bonne œuvre commencée sera achevée; les pensées saintes, les affections célestes, les actions semblables à celles du Christ remplaceront les pensées impures, les sentiments pervers, et les actes de rébellion.

Même si nous avons reçu une certaine mesure de l’Esprit de Dieu, par la prière et la foi, nous devons continuellement rechercher une plus large portion de l’Esprit. Nous ne devrons jamais cesser nos efforts en ce sens. Si nous ne progressons pas, si nous ne nous mettons pas en condition de recevoir la première pluie et celle de l’arrièresaison, nous perdrons nos âmes, et c’est à nous que la responsabilité en incombera…

Les convocations de l’Église, comme les camps meetings ou les rassemblements à l’église locale, et toutes les occasions où s’effectue un travail personnel en faveur des âmes, sont autant de rendez-vous de Dieu où nous est donnée l’opportunité de recevoir la pluie de la première saison celle et de l’arrière-saison.

Lorsque la voie sera préparée pour l’Esprit de Dieu, la bénédiction viendra. Satan ne peut pas plus empêcher la pluie de bénédictions de descendre des cieux sur le peuple de Dieu qu’il ne peut fermer les fenêtres du ciel pour empêcher la pluie de tomber sur la terre.


Nous devrions prier avec ferveur pour demander l’effusion du Saint-Esprit

Nous devrions prier pour l’effusion du Saint-Esprit avec autant de ferveur que les apôtres l’ont fait au jour de la Pentecôte. S’ils en avaient besoin en ce temps-là, à combien plus forte raison en avons-nous besoin aujourd’hui.

La descente du Saint-Esprit sur l’Église est considérée comme encore à venir, mais c’est le privilège de l’Église que de la recevoir dès maintenant. Recherchez-la, priez pour elle, croyez en elle. Nous devons la recevoir, et les cieux attendent de nous la donner.

La mesure du Saint-Esprit qui nous sera accordée sera proportionnelle à celle de notre désir et de notre foi, et de l’usage que nous ferons de la lumière et de la connaissance qui nous seront données.

Nous ne sommes pas suffisamment désireux de déranger le Seigneur par nos demandes, afin de recevoir de lui le don du Saint-Esprit. Le Seigneur souhaite que nous l’importunions à ce sujet. Il désire que nous assiégions son trône de nos prières.


Nous devons humilier nos cœurs dans la vraie repentance

Un réveil de la véritable piété parmi nous est le plus grand et le plus urgent de tous nos besoins. Rechercher cette piété devrait être notre premier travail. Nous devons fournir un effort persévérant pour obtenir la bénédiction du Seigneur, non que Dieu ne veuille nous accorder ses bénédictions, mais parce que nous ne sommes pas préparés à les recevoir. Notre Père des cieux est plus désireux de donner le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent, que les parents terrestres ne le sont de donner de bonnes choses à leurs enfants. Mais il nous incombe, par la confession, l’humiliation, la repentance et la prière fervente, de remplir les conditions que Dieu requiert pour nous accorder la bénédiction qu’il nous a promise. Un réveil ne peut être espéré que comme une réponse à la prière.

Je vous annonce qu’il devrait y avoir un complet réveil parmi nous. Le corps pastoral doit se convertir. Des confessions, la repentance, des conversions sont nécessaires. Beaucoup de ceux qui prêchent le Parole ont besoin de la grâce transformatrice de Dieu dans leur cœur. Ils ne devraient tolérer aucun obstacle à l’œuvre qui est à accomplir avant qu’il ne soit trop tard pour toujours.


La réforme doit accompagner le réveil

Un réveil et une réforme doivent prendre place, sous la direction du Saint-Esprit. Le réveil et la réforme sont deux choses différentes. Le réveil implique un renouveau de la vie spirituelle, une dynamisation des puissances de l’esprit et du cœur, une résurrection qui libère de la mort spirituelle. La réforme implique de son côté une réorganisation, un changement dans les idées et les théories, les habitudes et les pratiques. La réforme ne portera pas le bon fruit de justice à moins d’être étroitement associée à un réveil de l’Esprit. Le réveil et la réforme ont chacun leur rôle à remplir, mais ils doivent marcher de pair dans cette œuvre.


Nous devons renoncer aux rivalités et aux dissensions

Lorsque les ouvriers auront le Christ constamment dans leur cœur, lorsqu’ils auront renoncé à tout égoïsme, lorsqu’ils ne seront animés d’aucun sentiment de rivalité, lorsqu’ils ne se laisseront aller à aucune manœuvre dominatrice, lorsque l’unité existera véritablement, lorsqu’ils se sanctifieront de sorte que l’amour fraternel sera évident et ressenti de tous, alors, les ondées de la grâce du Saint-Esprit descendront sur eux aussi sûrement que la promesse de Dieu ne manque jamais de s’accomplir à tous égards. Mais lorsque le travail des autres est déprécié par des ouvriers qui veulent mettre en évidence leur propre supériorité, ils prouvent que leur œuvre n’est pas de bon aloi. Dieu ne peut les bénir.

Si nous voulons subsister au grand jour du Seigneur et trouver refuge dans le Christ, notre haute forteresse, nous devons renoncer à l’envie, et à toute manœuvre dominatrice. Nous devons détruire complètement les racines de ces choses impures, afin qu’elles ne puissent plus se développer dans notre vie. Nous devons prendre nettement parti pour le Seigneur et nous placer à ses côtés.

Que les chrétiens abandonnent tout esprit de dissension et se donnent à Dieu pour le salut de ceux qui se perdent. Qu’ils réclament avec foi la bénédiction promise, et elle viendra.


S’aimer les uns les autres

Le christianisme est le révélateur de l’affection fraternelle la plus tendre… Le Christ s’attend à recevoir l’amour suprême des êtres qu’il a créés. Et il exige également que l’homme porte un regard de tendresse sur ses compagnons. Toute âme sauvée le sera par l’amour, dont la source est en Dieu. La vraie conversion renonce à l’égoïsme et lui préfère une affection sanctifiée pour Dieu et pour les autres.

Les qualités que Dieu apprécie le plus sont la charité et la pureté. Ces qualités devraient être particulièrement recherchées par chaque chrétien.

Le plus puissant argument en faveur de l’Évangile, c’est un chrétien aimant et aimable.


Un renoncement total est requis

Dieu n’accepte rien de moins qu’un abandon complet de soi-même. Les chrétiens au cœur partagé, les pécheurs, ne pourront jamais entrer dans les cieux.
Ils n’y trouveraient aucun bonheur, car ils ne savent rien des principes élevés et saints qui gouvernent les membres de la famille royale. Le vrai chrétien garde les fenêtres de l’âme ouvertes vers les cieux. Il vit dans l’amitié du Christ. Son plus cher désir est de devenir de plus en plus semblable au Christ.

Nous ne pouvons pas nous servir du Saint-Esprit. C’est lui qui doit se servir de nous. Par l’Esprit, Dieu travaille au sein de son peuple “car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir” Philippiens 2:13. Mais il en est beaucoup qui refusent de se soumettre à ce principe. Ils veulent garder leur autonomie. C’est pourquoi ils ne reçoivent pas le don céleste. C’est seulement à ceux qui espèrent humblement en Dieu, qui recherchent son conseil et sa grâce, que l’Esprit est donné.


Préparer la voie pour la pluie de l’arrière-saison

J’ai vu que personne ne pouvait prendre part au “rafraîchissement” à moins d’avoir obtenu la victoire sur chaque défaut, sur l’orgueil, l’égoïsme, l’amour du monde et sur chaque mauvaise parole et chaque mauvaise action. Nous devrions donc nous rapprocher de plus en plus près du Seigneur et chercher avec ferveur la préparation nécessaire qui nous permettra de rester debout dans la bataille, au jour du Seigneur.

Nous devons remédier à nos défauts de caractère et purifier le temple de l’âme de toute souillure. Alors, la pluie de l’arrière-saison tombera sur nous tout comme la première pluie est tombée sur les disciples au jour de la Pentecôte.

Il n’est rien que Satan redoute autant que l’action du peuple de Dieu qui prépare la voie en ôtant tout obstacle, en sorte que le Seigneur puisse déverser son Esprit sur l’Église languissante… On peut résister à chaque tentation, chaque influence néfaste, qu’elles soient notoires ou secrètes, “ni par la puissance ni par la force, mais [c’est] par mon esprit, dit l’Éternel des armées” Zacharie 4:6.

La pluie de l’arrière-saison viendra, et la bénédiction de Dieu emplira chaque âme purifiée de toute souillure. C’est notre tâche aujourd’hui de soumettre notre âme au Christ, afin que nous soyons prêts pour le temps de rafraîchissement que le Seigneur nous enverra — et prêts pour le baptême du Saint-Esprit.


Devenir des ouvriers actifs au service du Christ

Lorsque les Églises deviendront vivantes, actives, le Saint-Esprit leur sera accordé en réponse à leur demande sincère… Les fenêtres des cieux s’ouvriront pour déverser les ondées de la pluie de l’arrière-saison.

La grande effusion du Saint-Esprit, qui illumine toute la terre de sa gloire, ne viendra pas tant que nous n’aurons pas un peuple illuminé, qui sache, par l’expérience, ce que c’est d’être ouvrier avec Dieu. Lorsque nous aurons une entière consécration au service du Christ accompli de tout notre cœur, Dieu reconnaîtra ce fait par une effusion sans mesure de son Esprit. Mais cela ne se produira jamais tant que la plus grande partie de l’Église ne travaille pas avec Dieu.

Lorsqu’on ne pourra plus accuser l’Église d’indolence et de paresse, l’Esprit du Seigneur se manifestera gracieusement. Le pouvoir divin sera révélé. L’Église verra alors l’œuvre providentielle du Seigneur des armées.


Gardez le vase propre et dirigé vers le haut

Nous n’avons pas à nous soucier de la pluie de l’arrière-saison. Tout ce que nous avons à faire, c’est de garder le vase propre, droit et prêt à recevoir la pluie céleste, sans cesser de prier: “Permets que la pluie de l’arrière-saison vienne dans mon vase. Que la lumière de l’ange de gloire qui s’unit au troisième ange brille sur moi; donne-moi une part dans cette œuvre; permets-moi de faire entendre la proclamation; permets-moi d’être un collaborateur de Jésus-Christ.” Si vous cherchez Dieu ainsi, laissez-moi vous dire qu’il vous dirigera sans cesse et vous donnera sa grâce.

La réponse pourrait venir d’un seul coup avec une rapidité soudaine et une puissance débordante, mais elle pourrait aussi être retardée pendant des jours et des semaines, et notre foi être ainsi mise à l’épreuve. Mais Dieu sait comment et quand répondre a notre prière. C’est à nous qu’il incombe de nous mettre en relation avec le canal divin. Dieu est responsable de sa part de l’œuvre. Il est fidèle, celui qui a fait la promesse. La grande affaire qui nous concerne, c’est l’unité du cœur et de l’esprit, laissant de côté tout sentiment envieux et toute malice, et, comme d’humbles suppliants, c’est à nous de veiller et d’attendre. Jésus, notre représentant et notre chef, est prêt à faire pour nous ce qu’il a fait pour ceux qui priaient et veillaient au jour de la Pentecôte.

Je n’ai reçu aucune révélation particulière concernant le moment où se produira l’effusion du Saint-Esprit — où l’ange puissant descendra des cieux pour s’unir au troisième ange à la fin de l’œuvre en faveur de notre monde. Mon message: que notre unique sauvegarde consiste à être prêts pour le rafraîchissement céleste, en gardant nos lampes prêtes et allumées.


Tous ne recevront pas la pluie de l’arrière-saison

Il m’a été montré que si le peuple de Dieu ne fait pas d’efforts par lui-même, mais attend le rafraîchissement spirituel pour qu’il vienne sur lui, enlève ses défauts et corrige ses erreurs; s’il attend passivement d’être ainsi purifié des souillures de la chair et de l’esprit et rendu propre à s’engager pour le cri du troisième ange, il sera trouvé léger.

Espérons-nous voir l’Église tout entière réveillée? Ce temps ne viendra jamais. Il y a dans l’Église des personnes inconverties qui ne s’uniront pas à des prières ferventes et efficaces. Nous devons entrer dans l’œuvre individuellement. Nous devons prier davantage, et moins parler.

Nous pouvons être assurés que, lorsque le Saint-Esprit sera donné, ceux qui n’ont pas su recevoir et apprécier la première pluie, ne verront ni ne comprendront la valeur de la pluie de l’arrière-saison.

Ceux qui mettent leur vie en accord avec la lumière qu’ils ont connue recevront seuls une plus grande lumière. À moins que nous ne progressions chaque jour dans la mise en pratique des vertus chrétiennes actives, nous ne saurons pas reconnaître les manifestations du Saint-Esprit dans la pluie de l’arrière-saison. Il descendra peut-être dans le cœur de tous ceux qui nous entourent sans que nous le discernions ou que nous le recevions nous-mêmes.

Ceux qui n’accomplissent aucun effort décisif, mais attendent simplement que le Saint-Esprit les pousse à l’action, périront dans l’obscurité. Vous ne devez pas rester assis immobile et sans rien faire dans l’œuvre de Dieu.

Comment puis-je avoir la certitude d’avoir le Saint-Esprit ?

Guidés par le témoignage écrit

À la loi et au témoignage! S’ils ne parlent pas selon cette parole, c’est qu’il n’y a pas de lumière en eux. (Ésaïe 8:20)
Le Saint-Esprit dirige toujours par la parole écrite, et attire l’attention sur la grande règle morale de justice. Etre honoré de Dieu en ayant ainsi le privilège de pouvoir témoigner pour la vérité, est une chose merveilleuse. Le Christ a déclaré à ses disciples, juste avant de monter et de disparaître de leur regard dans les nuages angéliques: “Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre.” Actes 1:8. Ils furent qualifiés pour témoigner, grâce au don céleste du Saint-Esprit.
Je souhaite souligner que ceux dans le cœur desquels Jésus habite par la foi, ont reçu le Saint-Esprit. Tout personne qui reçoit Jésus comme son sauveur personnel, a tout aussi sûrement reçu le Saint-Esprit comme son conseiller, celui qui le sanctifie, son témoin. Plus le croyant marche étroitement avec Dieu, plus son témoignage sera clair, et plus l’influence sur les autres de son témoignage présentant l’amour du Sauveur sera puissante. Il démontrera la valeur qu’il accorde à la parole de Dieu. Elle est sa nourriture, sa boisson, pour désaltérer l’âme assoiffée. Il chérit le privilège d’apprendre la volonté de Dieu par sa parole.
Quelques âmes, qui prétendent être croyantes, ont offensé, et se sont détournées de la parole de Dieu. Ils ont négligé la Bible, le merveilleux guide, le test véritable de toute idée, et prétendent qu’ils disposent de l’Esprit pour les enseigner, et que ce fait rend inutile l’étude des Ecritures. De telles personnes prêtent l’oreille aux sophismes de Satan, car l’Esprit et la parole s’accordent. Les Ecritures déclarent: “A la loi et au témoignage! S’ils ne parlent pas selon cette parole, c’est qu’il n’y a pas de lumière en eux.” Ésaïe 8:20. Seul est libre celui que la vérité a affranchi.

La différence entre le sceau de Dieu et la marque de la bête

Deux classes seulement

Il ne peut exister que deux classes seulement. Chaque parti est marqué de façon distincte, soit du sceau du Dieu vivant, soit de la marque de la bête ou de son image.

Le monde entier sera concerné par le grand conflit entre la foi et l’incroyance. Tous devront prendre position. Certains ne sembleront s’engager d’aucun côté dans ce conflit. Ils pourront ne pas sembler prendre parti contre la vérité, mais ils ne se manifesteront pas hardiment en faveur du Christ par crainte de perdre des biens ou d’endurer des critiques. Tous ceux-là seront comptés parmi les ennemis du Christ.

À mesure que nous approchons de la fin des temps, la ligne de séparation entre les enfants de la lumière et les enfants des ténèbres se fera de plus en plus nette. Ils manifesteront de plus en plus leur opposition. Cette différence est exprimée par l’expression du Christ: “né de nouveau” — c’est-à-dire créé à nouveau dans le Christ, mort au monde et vivant pour Dieu. Tels sont les murs de séparation qui distinguent le céleste du terrestre et établissent la différence entre ceux qui appartiennent au monde et ceux qui sont élus pour en sortir, choisis et précieux aux yeux de Dieu.


Les membres d’une même famille seront séparés

Ceux qui ont été parents au sein d’une même famille sont séparés. Une marque distinctive est placée sur les justes. “Ils seront à moi, dit l’Éternel des armées, Ils m’appartiendront au jour que je prépare; J’aurai compassion d’eux, comme un homme a compassion de son fils qui le sert.” (MI 3.17) Ceux qui ont obéi aux commandements de Dieu rejoindront les compagnies de saints se trouvant dans la lumière. Ils entreront par les portes de la ville, et auront le droit d’accéder à l’arbre de vie.

“L’un sera pris.” Son nom sera inscrit dans le livre de vie, tandis que ses parents et amis porteront la marque éternelle de la séparation d’avec Dieu.


Jugés selon la lumière reçue

Nombre de ceux qui n’ayant pas eu les privilèges dont nous avons bénéficié iront aux cieux avant ceux qui ont reçu une grande lumière et qui l’ont méprisée. Beaucoup d’âmes ont vécu au mieux de la lumière qu’ils ont reçue et seront jugés en conséquence.

Chacun doit attendre le temps fixé, jusqu’à ce que l’avertissement soit allé dans toutes les parties de la terre, jusqu’à ce qu’une lumière suffisante et des preuves aient été données à toute âme. Certains recevront moins de lumière que d’autres, mais chacun sera jugé selon la lumière reçue.

Nous avons reçu une grande lumière en ce qui concerne la loi de Dieu. Cette loi est la norme du caractère. L’homme est tenu d’y conformer sa vie maintenant, et c’est par elle qu’il sera jugé au dernier grand jour. En ce jour, les hommes seront récompensés en tenant compte de la lumière qu’ils ont reçue.

Ceux qui ont reçu une grande lumière et l’ont méprisée se trouvent dans une situation pire que celle de ceux qui n’ont pas reçu autant de privilèges. Ils s’exaltent eux-mêmes et non pas le Seigneur. La punition qui frappera les êtres humains sera, dans chaque cas, à la mesure du déshonneur qu’ils ont apporté à Dieu.

Chacun recevra une lumière suffisante pour prendre sa décision avec intelligence.


Pas d’excuse pour l’aveuglement volontaire

Personne ne sera condamné pour n’avoir pas obéi à la lumière et à la connaissance qu’il n’a jamais reçues, et ne pouvait donc y accéder. Mais beaucoup refusent d’obéir à la vérité qui leur est présentée par les ambassadeurs du Christ, parce qu’ils veulent se conformer aux règles du monde, et la vérité qui a atteint leur entendement, la lumière qui a brillé dans leur âme, les condamneront au jour du jugement.

Ceux qui ont l’occasion d’entendre la vérité et cependant ne prennent pas la peine de l’écouter ou de la comprendre, pensant que s’ils n’écoutent pas, ils ne seront pas responsables, seront jugés coupables devant Dieu comme s’ils avaient entendu et rejeté la vérité. Il n’y aura aucune excuse pour ceux qui choisissent de marcher dans l’erreur alors qu’ils pouvaient comprendre ce qu’est la vérité. Par ses souffrances et sa mort, Jésus a accompli la rédemption des péchés par ignorance, mais l’aveuglement volontaire ne bénéficiera nullement de son ministère.

Nous ne serons pas tenus pour responsables de la lumière que nous n’avons pas pu recevoir, mais de celle à laquelle nous avons résisté et que nous avons refusée. Un homme n’a jamais pu comprendre la vérité qui ne lui a jamais été présentée, et par conséquent ne saurait être condamné à cause de la lumière qu’il n’a jamais reçue.


L’importance de la bienfaisance pratique

Les jugements du dernier jour porteront sur notre bienfaisance pratique. Le Christ reconnaît tout acte de bienfaisance comme s’il avait été accompli pour lui-même.

Lorsque les nations seront rassemblées devant lui, il n’y aura que deux catégories, et l’éternelle destinée des hommes sera déterminée par ce qu’ils auront fait ou négligé de faire pour lui dans la personne des pauvres et des souffrants…

Parmi les païens, il y a ceux qui adorent Dieu dans l’ignorance, ceux auxquels la lumière n’est jamais apportée par des instruments humains, et qui cependant, ne périront pas. Bien qu’ignorants de la loi écrite de Dieu, ils ont entendu sa voix qui leur parlait par la nature, et ils ont accompli ce que la loi exigeait. Leurs œuvres prouvent que le Saint-Esprit a touché leur cœur, et ils sont considérés comme les enfants de Dieu.

Combien seront surpris et heureux les humbles parmi les nations et parmi les païens, lorsqu’ils entendront des lèvres du Sauveur: “Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites!” Matthieu 25:40. Comme il sera heureux, le cœur de l’amour infini lorsque ses disciples recevront avec surprise et avec joie ses paroles d’approbation!


L’intention fait la valeur de l’action

Au jour du jugement, certains se réclameront de telle ou telle action de bienfaisance comme devant leur valoir de la considération. Ils diront: “J’ai donné du travail à des jeunes. J’ai donné de l’argent pour fonder des hôpitaux. J’ai soulagé la veuve et abrité le pauvre sous mon toit.” Certes, mais vos intentions étaient si perverties par l’égoïsme que l’acte n’était pas acceptable aux yeux du Seigneur. Dans tout ce que vous avez fait, le moi était exalté.

Ce sont les mobiles qui font la valeur de nos actes, et les marquent soit d’ignominie, soit d’une haute valeur morale.


En quoi consiste le sceau de Dieu

Aussitôt que chaque membre du peuple de Dieu sera marqué sur son front — il ne s’agit pas d’un sceau ou d’une marque visibles, mais d’une pratique quotidienne de la vérité, à la fois sur le plan intellectuel et spirituel, de sorte qu’on ne peut plus s’en écarter — aussitôt que le peuple de Dieu sera scellé et préparé pour le crible, alors, il viendra. En fait, cette phase a déjà commencé.

Le sceau du Dieu vivant est placé sur ceux qui gardent consciencieusement le sabbat du Seigneur.

Ceux qui veulent porter le sceau de Dieu sur leur front doivent garder le sabbat du quatrième commandement.

La véritable observation du sabbat est le signe de la loyauté envers Dieu.

Seul parmi les dix commandements de Dieu le quatrième contient le sceau du grand législateur, le Créateur des cieux et de la terre.

Le respect du mémorial du Seigneur, le sabbat institué en Éden, le Sabbat du septième jour, est le test de notre loyauté envers Dieu.

Une marque est placée sur chaque membre du peuple de Dieu, de même qu’un signe était placé sur les portes des habitations des Hébreux afin de préserver le peuple de la ruine générale. Dieu déclare: “Je leur donnai… mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils connussent que je suis l’Éternel qui les sanctifie.” Ezéchiel 20:12


Un caractère à la ressemblance de celui du Christ

Le sceau du Dieu vivant sera placé seulement sur ceux qui ressemblent au Christ par le caractère.

Ceux qui reçoivent le sceau du Dieu vivant et sont protégés pendant le temps de trouble doivent refléter l’image de Jésus.

Le sceau de Dieu ne sera jamais apposé sur le front d’un homme ou d’une femme impurs. Il ne sera jamais apposé sur le front d’un homme ou d’une femme ambitieux ou mondains. Il ne sera jamais apposé sur le front d’un homme ou d’une femme trompeurs ou faux. Tous ceux qui recevront le sceau devront être sans faute devant Dieu — de vrais candidats pour les cieux.

L’amour s’exprime par l’obéissance, et l’amour parfait bannit la crainte. Ceux qui aiment Dieu portent le sceau de Dieu sur le front et accomplissent les œuvres de Dieu.

Ce sont ceux qui ont vaincu le monde, la chair et le démon qui constitueront les élus portant le sceau du Dieu vivant sur le front.

Sommes-nous en train de livrer le combat à l’aide de toutes les forces que Dieu nous a données afin d’atteindre la stature d’hommes et de femmes achevés en Christ? Recherchons-nous sa plénitude, atteignant des objectifs toujours plus élevés, nous efforçant de réaliser la perfection de son caractère? Lorsque les serviteurs de Dieu s’élèveront à cette hauteur, ils seront scellés sur le front. L’ange qui recense déclarera: “Tout est accompli!” Ils seront parfaits en lui, ceux qui lui appartiennent par droit de création et de rédemption.


Maintenant, pendant l’époque du scellement

J’ai vu que le critère actuel du sabbat ne pouvait être pris en compte jusqu’à ce que la médiation de Jésus dans le lieu saint soit achevée et qu’il soit passé derrière le second voile. C’est pourquoi les chrétiens qui se sont endormis avant que la porte ne soit ouverte dans le lieu très saint, à la fin du cri de minuit, le septième mois de 1844, et qui n’avaient pas gardé le vrai sabbat, peuvent reposer maintenant avec espérance, parce qu’ils n’avaient pas reçu la lumière sur cette vérité et n’avaient pas été soumis au test du sabbat par lequel nous devons passer maintenant, depuis que la porte a été ouverte. J’ai vu que Satan induit en tentation quelques membres du peuple de Dieu sur ce point. Du fait que tant de chrétiens se sont endormis dans des circonstances où la foi triomphait, et n’ont cependant pas gardé le vrai sabbat, ils doutaient que le sabbat serve de test pour nous qui vivons à cette époque.

Satan use de tous les subterfuges pendant ce temps de scellement afin d’éloigner les esprits de la vérité présente et de les ébranler.

J’ai vu qu’elle [Mme Hastings] était scellée et s’éveillerait à la voix de Dieu, et qu’elle se tiendrait sur la terre, parmi les 144000. Je vis que nous n’avons pas besoin de pleurer sur elle; elle demeurera dans le repos pendant le temps de trouble.

Il y a sur notre terre des hommes de plus de quatre-vingt-dix ans. Leur faiblesse atteste les effets naturels de leur âge très avancé. Mais ils croient en Dieu et Dieu les aime. Le sceau de Dieu est sur eux et ils seront du nombre de ceux dont le Seigneur a dit: “Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur!”


Oh, si le sceau de Dieu était placé sur nous!

Dans peu de temps, tout enfant de Dieu sera scellé. Oh! si le sceau de Dieu pouvait être placé sur nos fronts! Qui peut supporter l’idée d’être oublié lorsque l’ange scellera le front des serviteurs de Dieu?

Si ceux qui croient à la vérité ne sont pas soutenus par leur foi dans ces jours relativement paisibles, qu’en sera-t-il lorsque surviendra la grande épreuve et que sortira le décret contre tous ceux qui refuseront d’adorer l’image de la bête et de recevoir sa marque sur leur front et sur leurs mains? Cette période solennelle n’est pas éloignée. Au lieu de s’abandonner à la faiblesse et à l’irrésolution, le peuple de Dieu devrait rassembler son courage et ses forces pour le temps de trouble.


En quoi consiste la marque de la bête?

Jean fut invité à contempler un peuple distinct de ceux qui adorent la bête ou son image en gardant le premier jour de la semaine. L’observation de ce jour est la marque de la bête.

La marque de la bête est le sabbat de la papauté.

Au jour de l’épreuve, on saura clairement ce qu’est la marque de la bête. C’est l’observation du dimanche.

Le signe ou sceau de Dieu est révélé par l’observation du sabbat du septième jour, le mémorial de la création, institué par le Seigneur… La marque de la bête, c’est le contraire: l’observation du premier jour de la semaine.

“Elle fit que tous, petits et grands, […] reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front.” Apocalypse 13:16. Non seulement les hommes ne doivent pas travailler avec leurs mains le dimanche, mais, dans leur esprit, ils doivent reconnaître le dimanche comme le sabbat.


Quand la marque de la bête sera-t-elle reçue?

Personne n’a encore reçu la marque de la bête.

L’observation du dimanche n’est pas encore la marque de la bête, et ne le sera pas jusqu’au décret ordonnant aux hommes de célébrer un culte en ce jour de sabbat idolâtre. Le temps va venir où ce jour servira de test, mais ce temps n’est pas encore venu.

Dieu a donné le sabbat aux hommes comme un signe entre lui et eux, comme un test de leur loyauté à son égard. Ceux qui, après avoir reçu la lumière sur la loi de Dieu, continuent à désobéir et à exalter les lois humaines au-dessus de la loi de Dieu pendant la grande crise à laquelle nous allons être confrontés, recevront la marque de la bête.

Le sabbat sera le grand test de fidélité, car c’est un point de doctrine spécialement controversé. Lorsque le test final surviendra sur les hommes, alors sera tracée la ligne de démarcation entre ceux qui servent Dieu et ceux qui ne le servent pas.

Tandis que l’observation du faux sabbat en accord avec la loi de l’État, contraire au quatrième commandement, constituera un aveu de soumission au pouvoir qui s’oppose à celui de Dieu, l’observation du vrai sabbat, en obéissance à la loi de Dieu, est une preuve de fidélité envers le Créateur. Tandis qu’une catégorie, en acceptant le signe de soumission aux pouvoirs terrestres reçoit la marque de la bête, l’autre, choisissant de respecter le signe de la soumission à l’autorité divine, reçoit le sceau de Dieu.


Le dimanche imposé, l’observation du jour du repos constitue un test

Nul ne sera condamné tant qu’il n’aura pas reçu la lumière et n’aura pas compris la validité du quatrième commandement. Mais lorsque le décret rendant obligatoire la contre-façon du sabbat sera promulgué, et que le grand cri du troisième ange avertira les hommes contre le culte de la bête et de son image, la ligne de séparation entre le faux et le vrai sera rendue évidente. Ceux qui persisteront alors dans la transgression recevront la marque de la bête.

Lorsque l’observation du dimanche sera rendue obligatoire par la loi, et que le monde aura reçu la lumière concernant la validité du vrai sabbat, alors, quiconque transgressera le commandement de Dieu pour obéir à un précepte qui n’a d’autre autorité que celle de Rome, honorera ainsi la papauté plus que Dieu. Il rendra hommage à Rome, et au pouvoir qui imposera l’institution ordonnée par Rome. Il adorera alors la bête et son image.

Lorsque les hommes rejetteront l’institution que Dieu a déclaré être le signe de son autorité, et honoreront à sa place celui que Rome a choisi comme la marque de sa souveraineté, par cela même ils accepteront le signe de la soumission à Rome: “la marque de la bête”. Et ce n’est pas avant que ce sujet ne soit pleinement exposé devant les hommes et qu’ils n’aient été placés devant le choix entre le commandement de Dieu et le commandement des hommes, que ceux qui continuent dans la transgression recevront “la marque de la bête”.

Pourquoi la mort existe-t-elle? 1/4

La chute de Lucifer

Avant sa rébellion, Lucifer était un ange de haut rang dont le niveau hiérarchique venait aussitôt après celui du Fils bien-aimé de Dieu. Son expression, comme celle des autres anges, était paisible et exprimait le bonheur. Son front haut et large était la marque d’une grande intelligence. Sa forme était parfaite; son attitude noble et majestueuse. Une lumière spéciale émanait de son visage et rayonnait autour de lui, plus vive et plus belle que la lumière des autres anges; de plus, Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu, avait la primauté sur tous les anges. Lucifer était jaloux du Christ et peu à peu il assuma le commandement qui revenait à Jésus seul.

Le souverain Créateur convoqua tous les habitants du ciel, afin d’honorer tout particulièrement son Fils en présence de tous les anges. Le Fils était assis sur le trône avec le Père, la multitude céleste des saints anges étant rasssemblée autour d’eux. Le Père fit alors savoir qu’il avait lui-même ordonné que Jésus, son Fils, soit son égal; ainsi, où que son Fils soit présent, le Père était lui-même présent. Il fallait obéir à la parole du Fils comme on obéissait à celle du Père. Il avait conféré à son Fils l’autorité requise pour qu’il prenne la tête des habitants du ciel. Son Fils devait notamment réaliser avec lui la création de la terre et de toute chose vivante qui existerait ici-bas, conformément aux plans de la Providence. Son Fils exécuterait sa volonté et ses desseins, mais ne ferait rien de sa propre initiative. La volonté du Père serait accomplie en Jésus.

Dieu sur son trône 

Lucifer était jaloux de Jésus-Christ; il l’enviait. Cependant, quand tous les anges se prosternèrent devant Jésus pour reconnaître sa suprématie et son autorité légitime, il s’inclina avec eux; mais son cœur était rempli de haine et d’envie. Le Christ faisait partie du conseil spécial de Dieu concernant ses plans, tandis que Lucifer ne les connaissait pas. Il ne comprenait pas et il ne lui était pas permis de connaître les desseins du Très-Haut. Mais Jésus était le souverain reconnu du ciel; son pouvoir et son autorité étaient comparables au pouvoir et à l’autorité de Dieu lui-même. Lucifer se croyait le préféré parmi les habitants du ciel. Il avait été grandement exalté, mais cela n’avait suscité chez lui ni la reconnaissance ni la louange envers le Créateur. Il aspirait au rang de Dieu lui-même. Il se glorifiait de sa position élevée. Il se savait honoré des anges et avait une mission spéciale à remplir. Ayant été très proche du Tout-Puissant, les rayons incessants de la lumière glorieuse qui entourait le Dieu éternel avaient brillé sur lui. C’est avec plaisir qu’il se rappelait comment les anges avaient obéi à sa parole. Ses vêtements n’étaient-ils pas magnifiques? Pourquoi fallait-il qu’on rende hommage à Jésus plus qu’à lui?

Il quitta la présence immédiate du Père, mécontent et rempli d’envie à l’égard de Jésus-Christ. Dissimulant ses véritables desseins, il rassembla les anges et exposa son sujet: lui-même. Se faisant passer pour une victime, il dit que Dieu lui avait préféré Jésus et l’avait laissé de côté. Satan affirma que c’en était fini désormais de la belle liberté dont les anges avaient joui jusque-là. En effet, un chef n’avait-il pas été nommé pour les diriger et ne faudrait-il pas honorer servilement celui-ci? Il déclara qu’il les avait réunis pour les assurer qu’il ne supporterait plus cette aliénation de ses droits et des leurs, qu’il ne se prosternerait jamais plus devant Jésus, qu’il s’attribuerait l’honneur qui lui revenait et prendrait la tête de tous ceux qui étaient disposés à le suivre et à lui obéir.

Un conflit éclata parmi les anges. Lucifer et ses disciples cherchaient à réformer le gouvernement de Dieu. Ils étaient mécontents et irrités de ce qu’ils ne pouvaient pas pénétrer la sagesse insondable de Dieu ni deviner les desseins qu’il avait formés en exaltant son Fils et en lui conférant un pouvoir illimité. Ils se révoltèrent contre l’autorité de Jésus.

Les anges restés fidèles s’efforcèrent de rallier l’ange puissant et rebelle à la cause de son Créateur. Ils justifièrent la décision de Dieu qui avait conféré les honneurs à Jésus, et, avec force arguments, ils essayèrent de convaincre Lucifer qu’il ne jouissait pas d’un honneur inférieur à celui dont il bénéficiait auparavant. Ils montrèrent clairement que Jéus était le Fils de Dieu, et qu’il avait toujours siégé à la droite du Père. Sa suprématie n’avait jamais encore été mise en doute, et tous les ordres qu’il donnait étaient exécutés avec joie par les anges. Ils déclarèrent que si Jésus recevait un hommage particulier du Père, en présence des anges, cela ne diminuait en rien l’honneur dont Lucifer était entouré jusqu’à présent. Les anges pleurèrent. Ils firent l’impossible pour le convaincre de renoncer à ses mauvais desseins et de se soumettre à leur Créateur. Puisque la paix et l’harmonie avaient régné jusqu’alors, pourquoi la discorde éclaterait-elle maintenant?

Le trône de Dieu et Lucifer

Lucifer refusa d’écouter. Il s’éloigna alors des anges restés fidèles en les accusant de se conduire en esclaves. Ceux-ci furent surpris en voyant que Satan réussissait dans ses efforts pour inciter les habitants du ciel à la rébellion. Il leur promit un gouvernement nouveau et meilleur, qui garantirait à chacun sa liberté. De nombreux anges déclarèrent qu’ils étaient décidés à l’accepter pour guide et commandant en chef. Flatté de la faveur avec laquelle ses avances étaient reçues, Lucifer caressa l’espoir que tous les anges se rallieraient à lui, qu’il deviendrait l’égal de Dieu et que sa voix impérieuse se ferait entendre quand il commanderait toute l’armée céleste. Une fois de plus, les anges demeurés fidèles le conjurèrent et lui firent comprendre quelles seraient les conséquences de son entêtement. Celui qui a créé les anges pouvait leur enlever leur autorité et punir sévèrement leur audacieuse et redoutable sédition. Comment imaginer qu’un ange puisse résister à la loi de Dieu qui est aussi sacrée que Dieu lui-même? Les anges fidèles exhortèrent les rebelles à ne pas prêter l’oreille aux arguments trompeurs de Lucifer; ils engagèrent ce dernier et ses partisans à venir en présence de Dieu pour lui confesser leur erreur d’avoir eu seulement l’idée de contester son autorité.

Un grand nombre de dissidents furent disposés à écouter le conseil des anges fidèles; ils devaient se repentir de leur ressentiment et demander à rentrer de nouveau dans la faveur de Dieu et de son Fils. Mais Satan déclara qu’il connaissait bien la loi divine, et que, s’il s’y soumettait d’une manière servile, il serait déshonoré et sa haute mission ne lui serait jamais rendue. Il déclara que lui-même et les anges restés sous sa coupe étaient allés trop loin et qu’il devait en subir les conséquences, car il ne s’inclinerait jamais plus inconditionnellement devant l’autorité du Fils de Dieu. Le Très-Haut ne leur pardonnerait jamais, déclara-t-il, et ils devaient maintenant revendiquer leur liberté et s’emparer par la force des droits qu’on ne leur avait pas accordés de bon gré.

C’est ainsi que Lucifer, le “porte-lumière”, celui qui avait été rendu participant de la gloire de Dieu et même attaché à son trône, devint Satan, “l’adversaire”.

Les anges fidèles s’empressèrent d’aller trouver le Fils de Dieu et l’informèrent de ce qui se passait parmi les anges. Ils trouvèrent le Père en train de conférer avec son Fils bien-aimé pour déterminer les moyens qu’ils emploieraient afin d’ôter définitivement à Satan l’autorité qu’il s’était attribuée. Ils voulaient cela pour le bien des anges restés fidèles. Le Très-Haut aurait pu expulser immédiatement du ciel le grand séducteur, mais tel n’était pas son but. Il voulait donner aux rebelles une occasion de mesurer leur force à celle de son propre Fils et à celle des anges fidèles. Lors de ce combat, chaque ange pourrait ainsi choisir son camp et manifester sa décision devant tous. Il n’était pas sage de permettre à ceux qui avaient fait sécession avec Satan de demeurer dans le ciel. Ils avaient appris ce qu’il en coûte de se révolter contre la loi immuable de Dieu, ce qui était irréparable. Si Dieu avait usé de son pouvoir pour châtier ce chef rebelle, les anges infidèles n’auraient pas eu l’occasion de se manifester sous leur vrai jour. C’est pourquoi le Seigneur décida d’agir d’une autre manière afin de donner à tous les habitants du ciel une preuve évidente de sa justice et de son jugement.

Jésus-Christ et ses fidèles anges

Pourquoi la mort existe-t-elle? 4/4

La tentation et la chute

Ce chapitre est basé sur Genèse 3.
Satan prit la forme d’un serpent et entra dans le jardin d’Eden. Cet animal était une merveilleuse créature qui avait des ailes et qui, en plein vol, avait l’éclat de l’or poli. Il ne rampait pas sur le sol, mais volait cà et là et mangeait des fruits comme l’homme. Satan entra dans le serpent, prit position dans l’arbre de la connaissance, et commenca à manger tranquillement de son fruit.

Sans s’en rendre compte, Eve s’était éloignée de son mari au cours de leurs occupations. S’apercevant tout à coup qu’elle était seule, elle éprouva d’abord un sentiment d’effroi, mais elle ne tarda pas à se sentir en sécurité, bien que son mari ne fusse pas à ses côtés. Elle se dit qu’elle était assez sage et forte pour reconnaître le malin et pour l’affronter. Oubliant les recommandations de l’ange, elle se trouva bientôt en face de l’arbre défendu, qu’elle regarda avec un mélange de curiosité et d’admiration. Voyant que son fruit était très beau, elle se demanda pourquoi Dieu leur avait interdit d’y toucher et d’en manger. Satan profita de l’occasion pour intervenir. Comme s’il pouvait deviner ses pensées, il dit à la femme: “Est-ce vrai que Dieu vous a dit: ‘Vous ne devez manger aucun fruit du jardin’?” Genèse 3:1 (Sauf indication contraire, les textes bibliques cités dans ce livre sont empruntés à La Bible en Français Courant (1983)..)C’est ainsi qu’avec une voix mélodieuse et caressante, le diable s’adressa à Eve qui fut surprise et trouva étrange qu’un serpent puisse parler. Il la complimenta pour sa beauté incomparable, ce qu’elle écouta non sans plaisir. Quoi qu’il en soit, elle fut saisie d’étonnement, car elle savait que Dieu n’avait pas donné au serpent la faculté de parler.

La curiosité d’Eve fut éveillée et, au lieu de s’enfuir, elle s’attarda, émerveillée d’entendre parler un serpent. Il ne lui vint pas à l’esprit que ce séduisant animal pouvait être un ange déchu. En fait, ce n’était pas le serpent qui avait parlé, mais Satan lui-même. Eve fut charmée, séduite, et perdit la tête. Si elle avait rencontré un personnage imposant, possédant une forme comparable à celle des anges, elle aurait été sur ses gardes. En tout cas, cette voix étrange aurait dû la pousser à retourner auprès de son mari et à lui demander pourquoi un autre que lui pouvait s’adresser à elle aussi librement. Au lieu de cela, elle commença à discuter avec le serpent et répondit à sa question: “Nous pouvons manger les fruits du jardin. Mais quant aux fruits de l’arbre qui est au centre du jardin, Dieu nous a dit: ‘Vous ne devez pas en manger, pas même y toucher, de peur d’en mourir’. Le serpent répliqua: Pas du tout, vous ne mourrez pas. Mais Dieu le sait bien; dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu’elles sont, vous serez comme lui, capables de savoir ce qui est bien ou mal.” Genèse 3:2-5.

Le tentateur voulait faire croire à Eve qu’en mangeant du fruit de cet arbre, elle et son mari accéderaient à une sphère de connaissances plus élevées que celle qu’ils avaient atteinte jusque-là. Depuis sa chute, la tactique particulièrement efficace de Satan a été la même: inciter les humains à pénétrer les secrets du Très-Haut, à se montrer insatisfaits de ce qu’il leur a révélé, et à ne pas obéir implicitement à ses commandements. L’adversaire pousse les hommes à la désobéissance en leur suggérant que le terrain défendu va leur dévoiler de merveilleux secrets, Mais ce n’est là qu’illusion et vile tromperie. N’arrivant pas à comprendre ce que Dieu a révélé, les hommes négligent ses ordres explicites, et cherchent à sonder ce qu’il a voulu cacher aux mortels. Grisés par leurs idées de progrès et séduits par leurs vaines philosophies, ils tâtonnent dans les ténèbres au lieu d’obtenir la véritable connaissance. Toujours en train d’apprendre, ils ne parviennent jamais à la connaissance de la vérité.

Dieu ne voulait pas que ce couple innocent eût la moindre connaissance du mal. Il leur avait généreusement dispensé le bien, et les avait protégés du mal. Eve pensa que les paroles du serpent étaient sages, et elle crut à son audacieuse déclaration: “Pas du tout, vous ne mourrez pas. Mais Dieu le sait bien: dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu’elles sont, vous serez comme lui, capables de savoir ce qui est bien ou mal”. Cela équivalait à dire que le Créateur avait menti. Le diable alla jusqu’à insinuer que le Seigneur avait trompé nos premiers parents pour les empêcher d’atteindre un niveau de connaissance égal au sien. Dieu avait dit: “Vous ne devez pas en manger, pas même y toucher, de peur d’en mourir”. Mais le serpent rétorqua: “Pas du tout, vous ne mourrez pas”.

S’adressant à Eve, le tentateur affirma qu’aussitôt qu’elle mangerait le fruit, elle parviendrait à une sphère de connaissance plus élevée, ce qui la placerait sur un pied d’égalité avec Dieu. Attirant son attention sur lui-même, le serpent déclara qu’il mangeait librement du fruit de l’arbre, et que celui-ci était non seulement inoffensif, mais délicieux et stimulant. Il ajouta que c’était justement à cause de ses merveilleuses propriétés qui donnaient sagesse et puissance que le Seigneur leur avait interdit d’en manger, et même d’y toucher, car il en connaissait bien les vertus. Satan déclara que c’est après avoir mangé du fruit défendu qu’il avait acquis la faculté de parler. Selon lui, Dieu ne tiendrait pas parole. Ce n’était de sa part rien de plus qu’une menace destinée à les intimider et à les empêcher d’atteindre un niveau de bonheur plus élevé et une joie plus parfaite. Le diable cueillit alors un fruit, et le tendit à Eve qui le prit. “Eh bien, lui dit-il, ne vous avait-on pas interdit de le toucher, de peur que vous ne mourriez?” Il s’empressa d’ajouter qu’elle ne serait pas plus affectée par le mal et la mort pour l’avoir mangé qu’elle ne l’avait été pour l’avoir touché de sa main. Eve s’enhardit parce qu’elle ne sentit pas immédiatement les signes du déplaisir divin. Trouvant que les paroles du tentateur étaient justes et sensées, elle mangea du fruit. Son goût lui parut excellent, et elle crut en ressentir déjà les effets merveilleux.

Ève devint la tentatrice

Eve cueilla alors elle-même un fruit, et elle en mangea. Elle crut de nouveau ressentir en elle une force vivifiante et s’imagina entrer dans une sphère plus élevée, résultat direct de la vertu du fruit interdit. Sous l’empire d’une étrange fascination, elle alla trouver son mari, le fruit défendu dans les mains. Elle lui rapporta les paroles perspicaces du serpent, et voulut le conduire immédiatement auprès de l’arbre de la connaissance. Elle lui dit avoir goûté du fruit et que, loin de s’être sentie envahie par la mort, elle avait éprouvé une sensation agréable et stimulante. Aussitôt qu’Eve eut désobéi, elle devint un instrument puissant pour entraîner son mari dans sa chute.

Je vis que le visage d’Adam était couvert de tristesse. Il était visiblement étonné et rempli de crainte. Son esprit était en proie à un terrible combat. Il dit à Eve qu’elle avait certainement eu affaire à l’ennemi contre lequel on les avait mis en garde, et qu’elle allait mourir. Mais elle affirma qu’elle ne ressentait aucun malaise, qu’elle éprouvait au contraire une sensation délicieuse, et elle l’engagea à manger du fruit.

Adam comprit aussitôt que sa femme avait passé outre à la seule défense qui leur avait été imposée pour éprouver leur fidélité et leur amour. Eve insista en disant que le serpent lui avait donné l’assurance qu’ils ne mourraient pas. A son avis, ce qu’il avait dit devait être vrai, puisqu’elle ne sentait aucun signe du déplaisir de Dieu, mais plutôt une sensation agréable, comme celle que les anges éprouvaient sans doute.

Adam regretta qu’Eve se fût éloignée de lui, mais l’acte ayant été accompli, il serait forcément séparé de celle dont la compagnie faisait sa joie. Qu’allait-il advenir maintenant? Son amour pour elle était très grand. Profondément découragé, il décida de partager le sort qui était réservé à sa femme. Il se dit qu’Eve était une partie de son être, et que, si elle devait mourir, il mourrait avec elle, car il ne pouvait supporter l’idée de s’en séparer. En cela, Adam manqua de foi envers son généreux et bienveillant Créateur. Il ne lui vint pas à l’esprit que Dieu, qui l’avait formé de la poussière de la terre et avait fait de lui un être vivant, aux formes merveilleuses, qui avait créé Eve, sa compagne, pouvait aussi la remplacer. Eve était là, devant lui, aussi ravissante et apparemment aussi innocente qu’avant sa désobéissance. Elle lui manifesta même un amour plus profond que jamais, comme sous l’effet du fruit qu’elle avait mangé, et il ne vit aucun signe de mort sur ses traits. Elle lui avait parlé des vertus bienfaisantes de ce fruit, de son grand amour pour lui, son mari, et il décida d’assumer les conséquences de la situation, quelles qu’elles soient. Il prit donc le fruit, s’empressa de le manger, et il n’en ressentit pas immédiatement les effets nocifs.

Eve croyait pouvoir discerner entre le bien et le mal. L’espérance trompeuse d’accéder à un niveau plus élevé de connaissance l’avait conduite à penser que le serpent était son ami, et qu’il s’intéressait à son bien-être. Si elle avait au préalable consulté son mari et s’ils avaient rapporté au Créateur les paroles du serpent, ils auraient échappé à cette tentation subtile. Le Seigneur ne voulait pas qu’ils s’approchent de l’arbre de la connaissance, car ils seraient par là même exposés aux pièges de Satan. Dieu savait que, s’ils ne touchaient pas le fruit défendu, ils seraient parfaitement en sécurité.

Le libre arbitre de l’homme

Le Très-Haut avait instruit nos premiers parents au sujet de l’arbre de la connaissance; ils étaient pleinement informés de la chute de Satan et du danger qu’ils couraient en prêtant l’oreille à ses suggestions. Cependant, il ne les mit pas dans l’impossibilité de manger du fruit interdit. En tant qu’êtres libres, ils pouvaient ou bien croire en sa parole, obéir à ses commandements et vivre, ou bien faire confiance au tentateur, désobéir et périr. Or, tous deux mangèrent du fruit, et la seule grande sagesse qu’ils obtinrent fut la connaissance du péché et un sentiment de culpabilité. Leur vêtement de lumière ne tarda pas à disparaître, et, remplis de remords pour avoir perdu ce vêtement divin, ils commencèrent à trembler et essayèrent de couvrir leur nudité.

Ainsi, nos premiers parents avaient décidé d’écouter les paroles d’un serpent, qui ne leur avait donné aucune preuve de son amour. Alors que Dieu leur avait accordé tout ce qui est bon à manger et agréable à la vue, Satan n’avait nullement contribué à leur bonheur et à leur bien-être. Partout les yeux pouvaient contempler l’abondance et la beauté, et, cependant, Eve fut trompée par le serpent, parce qu’elle avait cru qu’on les avait privés de quelque chose qui pouvait les rendre aussi intelligents que le Très-Haut. Au lieu de faire confiance à Dieu, elle se méfia de sa bonté et se plut à écouter les paroles de Satan.

Une fois qu’Adam eut transgressé l’ordre divin, il eut tout d’abord l’impression d’accéder à une sphère nouvelle et plus élevée. Mais bientôt, la pensée de sa faute le remplit de terreur. L’atmosphère, qui avait toujours été douce et uniforme, parut glaciale à l’homme et à sa femme. Le couple désobéissant ployait sous le fardeau de son péché. Ils avaient peur de l’avenir et éprouvaient un sentiment de vide. L’amour, la douce paix et le bonheur qu’ils avaient connus jusqu’alors firent place à un sentiment de dénuement qu’ils n’avaient jamais ressenti auparavant. Puis, pour la première fois, ils remarquèrent leur apparence extérieure. Jusqu’à ce jour, ils ne portaient pas de vêtements; ils étaient couverts d’habits de lumière, comme les anges du ciel. Mais cette lumière dont ils étaient entourés avait disparu. Pour dissiper leur impression de dénuement, ils cherchèrent de quoi se couvrir, car comment oseraient-ils se présenter nus devant Dieu et devant les anges?

Leur faute apparut alors à leurs yeux sous son vrai jour. Leur transgression du commandement explicite de Dieu prit un relief plus précis. Adam reprocha à Eve la folie dont elle avait fait preuve en s’éloignant de lui, et de s’être laissée séduire par le serpent. Néanmoins, l’un et l’autre se rassurèrent à l’idée que celui qui les avait comblés jusque-là de tant de bontés, pardonnerait sans doute leur désobéissance à cause de son grand amour, et que leur châtiment ne serait peut-être pas aussi sévère qu’ils pouvaient le penser.

Le Seigneur s’adressa à Adam et Eve, et leur fit connaître les conséquences de leur désobéissance. A l’approche de la majesté du Très-Haut, ils cherchèrent à se cacher, alors qu’auparavant, dans leur innocence et leur sainteté, ils se réjouissaient de pouvoir rencontrer Dieu. “Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui demanda: Où es-tu? L’homme répondit: Je t’ai entendu dans le jardin. J’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché. Qui t’a appris que tu étais nu, demanda le Seigneur Dieu; aurais-tu goûté au fruit que je t’avais défendu de manger?” Genèse 3:9-11. Le Seigneur posa cette question, non parce qu’il avait besoin d’être informé, mais pour convaincre le couple de sa culpabilité: Qu’est-ce qui vous fait éprouver de la honte, et pourquoi avez-vous peur? Si Adam reconnut sa transgression, ce ne fut pas parce qu’il se repentit de sa désobéissance, mais pour en rejeter la responsabilité sur Dieu: “C’est la femme que tu m’as donnée pour compagne; c’est elle qui m’a donné ce fruit, et j’en ai mangé. Le Seigneur Dieu dit alors à la femme: Pourquoi as-tu fait cela? Elle répondit: Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé du fruit” Genèse 3:12, 13.

La malédiction 

Le Seigneur prononça alors la condamnation du serpent: “Puisque tu as fait cela, je te maudis. Seul de tous les animaux tu devras ramper sur ton ventre et manger de la poussière tous les jours de ta vie” Genèse 3:14. Après avoir été la plus admirée des créatures des champs, il allait devenir la plus rampante de toutes et la plus détestée des humains, puisque le serpent avait été l’instrument de Satan. “Il (le Seigneur Dieu) dit enfin à l’homme: Tu as écouté la suggestion de ta femme et tu as mangé le fruit que je t’avais défendu. Eh bien, par ta faute, le sol est maintenant maudit. Tu auras beaucoup de peine à en tirer ta nourriture pendant toute ta vie; il produira pour toi épines et chardons. Tu devras manger ce qui pousse dans les champs; tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu as été tiré” Genèse 3:17-19.

Dieu maudit la terre à cause du péché commis par Adam et Eve qui avaient mangé de l’arbre de la connaissance, et il dit: “Tu auras beaucoup de peine à en tirer ta nourriture pendant toute ta vie”. Il leur avait prodigué le bien et voilé le mal. Désormais, ils allaient continuer à en manger, c’est-à-dire à côtoyer le mal tous les jours de leur vie.

Dès lors, la race humaine allait être harcelée par les tentations de Satan. Aux occupations paisibles qui lui avaient été assignées, allaient succéder les soucis et le labeur quotidien, les déceptions, les chagrins, la souffrance, et finalement la mort. L’homme et la femme avaient été faits avec la poussière de la terre, et ils retourneraient à la poussière.

Adam et Eve furent informés qu’ils ne pourraient plus résider dans le jardin d’Eden. Ils étaient tombés dans les pièges de Satan et avaient cru en ses paroles selon lesquelles Dieu leur avait menti. En transgressant l’ordre du Créateur, ils avaient ouvert la voie à l’adversaire qui pourrait alors entrer plus facilement en contact avec eux. Aussi n’était-il pas prudent pour eux de rester dans le jardin d’Eden où ils auraient accès à l’arbre de vie et risqueraient ainsi de perpétuer une vie de péché. Tout en reconnaissant qu’ils avaient perdu le droit d’occuper ce merveilleux paradis, ils supplièrent Dieu de leur permettre d’y rester. Ils promirent de se conformer désormais strictement aux ordres du Très-Haut. Il leur fut répondu que par suite de leur chute de l’état d’innocence dans la condition de pécheurs, non seulement ils ne s’étaient pas fortifiés, mais qu’il s’étaient grandement affaiblis. Etant donné qu’ils n’avaient pu conserver leur intégrité alors qu’ils possédaient l’innocence et la sainteté, ils seraient bien moins à même de rester fidèles, maintenant qu’ils avaient une nature pécheresse. Prenant alors conscience que le châtiment du péché, c’est la mort, Adam et Eve furent envahis par un profond sentiment d’angoisse et de remords.

Des anges reçurent l’ordre de garder le chemin conduisant à l’arbre de vie. Satan avait espéré que nos premiers parents désobéiraient à Dieu, encourraient sa réprobation, puis qu’ils mangeraient de l’arbre de vie, et qu’ils pourraient ainsi vivre pour toujours dans le péché. Mais de saints anges furent envoyés pour leur barrer l’accès de l’arbre de vie. La lumière qui rayonnait autour de ces anges avait l’apparence d’une épée flamboyante.

Pourquoi la mort existe-t-elle? 3/4

Conséquences de la rébellion 

Au milieu du jardin, à proximité de l’arbre de vie, il y avait l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qui devait servir à éprouver l’obéissance, la foi et l’amour de nos premiers parents. Le Seigneur leur ordonna de ne pas en manger ni de le toucher, sinon ils mourraient, Il leur dit qu’ils pouvaient manger librement du fruit de tous les autres, mais qu’ils ne pouvaient, sous peine de mort, goûter du fruit de cet arbre-là.

Lorsque Adam et Eve furent placés dans le paradis terrestre, ils avaient tout ce qu’ils désiraient pour être heureux. Mais selon ses desseins pleins de sagesse, le Très-Haut voulut mettre leur fidélité à l’épreuve avant qu’ils puissent être considérés comme définitivement hors de danger. Ils pouvaient jouir de sa faveur, ils s’entretenaient avec lui et lui avec eux. Cependant, le Seigneur ne mit pas le mal hors de leur portée. S’ils passaient cette épreuve avec succès, ils bénéficieraient en permanence de la faveur de Dieu et des anges du ciel.

Satan fut surpris de la nouvelle condition dans laquelle il se trouvait. Son bonheur avait disparu. Il considéra les anges qui, jusque-là, avaient été heureux comme lui, mais qui avaient été chassés du ciel à sa suite. Avant leur chute, aucune ombre de mécontentement ne venait assombrir leur parfait bonheur. Maintenant, tout semblait avoir changé. Les visages qui reflétaient auparavant l’image de leur Créateur étaient aujourd’hui marqués par la tristesse et le désespoir. Un esprit de discorde et de contestation régnait parmi eux. Avant leur révolte, il n’y avait rien de tout cela dans le ciel. Désormais, Satan pouvait constater les terribles résultats de sa rébellion. Il frémit à la pensée de devoir affronter l’avenir et la fin de ces choses.

Il avait connu le temps où de joyeux chants de louange étaient adressés à Dieu et à son Fils bien-aimé. Lucifer donnait le ton, et tous les habitants du ciel s’unissaient à lui. Alors, le ciel tout entier retentissait de glorieux accords en l’honneur de Dieu et de son Fils. Mais maintenant, au lieu de ces doux accords, des paroles de colère et de dispute parvenaient aux oreilles du grand chef rebelle. Que lui était-il arrivé? N’était-ce qu’un horrible cauchemar? Avait-il été réellement expulsé du ciel? Ses portes ne s’ouvriraient-elles jamais plus devant lui? L’heure du culte d’adoration s’approche, et les saints anges resplendissants de lumière se prosternent devant le Père. Mais jamais plus Satan ne pourra unir sa voix aux chœurs célestes. Jamais plus il ne pourra s’incliner avec crainte et respect en présence du Dieu éternel.

Voyant leurs espoirs anéantis, ces êtres célestes furent bouleversés. En effet, au lieu d’obtenir de plus grands bienfaits, ils souffraient des tristes conséquences de leur désobéissance et du mépris de la loi. Jamais plus ces pauvres êtres ne seraient sous la bienveillante houlette de Jésus-Christ. Jamais plus ils ne pourraient être touchés par l’amour profond et fervent, par la paix et la joie que la présence du Seigneur leur procurait, et ils ne pourraient plus lui obéir de bon cœur et avec respect.

Adam et Eve sont avertis

Dieu convoqua les habitants du ciel pour prendre des mesures afin de conjurer le mal qui menaçait. Il fut décidé que les anges se rendraient dans le jardin d’Eden et mettraient Adam en garde contre l’ennemi. Deux anges furent donc dépêchés auprès de nos premiers parents. Le saint couple les reçut avec une joie candide, exprimant sa reconnaissance envers le Créateur qui lui avait si généreusement prodigué sa bonté. L’homme et sa femme pouvaient jouir de tout ce qui était beau et agréable, et toutes choses semblaient parfaitement adaptées à leurs besoins. Ils appréciaient par-dessus tout la compagnie du Fils de Dieu et des anges, car ils avaient tant à leur dire sur les splendeurs de la nature qu’ils découvraient mieux chaque jour dans leur merveilleuse demeure édénique, tant de questions à leur poser concernant certains points qu’ils ne pouvaient pas comprendre pleinement.

Avec bonté et amour, les anges leur dispensèrent les enseignements dont ils avaient besoin. Ils leur firent également le triste récit de la révolte de Lucifer dans le ciel et de sa chute. Ils leur indiquèrent clairement que l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qui était au milieu du jardin, devait servir de preuve de leur obéissance et de leur amour envers Dieu. Les saints anges pouvaient conserver leurs privilèges et leur bonheur, à condition qu’ils obéissent, et il en était de même pour eux. Adam et Eve pouvaient soit obéir à la loi de Dieu et jouir d’un bonheur ineffable, soit désobéir, et en conséquence perdre leurs privilèges et être plongés dans le désespoir.

Les anges fidèles dirent à Adam et Eve que Dieu ne les forcerait pas à obéir, qu’il leur laisserait la possibilité d’agir contre sa volonté, qu’ils étaient des êtres dotés d’une nature morale, donc libres d’obéir ou de désobéir. Présentement, le Seigneur avait estimé devoir leur imposer une seule interdiction. S’ils désobéissaient à cet ordre, ils mourraient certainement. Les êtres célestes dirent aussi à nos premiers parents que le chef des anges — celui qui venait immédiatement après Jésus — avait refusé d’obéir à la loi destinée à gouverner les habitants du ciel. Cette révolte avait fait éclater une guerre dans le ciel, et les rebelles en avaient été expulsés. Tout ange qui s’était rallié à Satan en doutant de l’autorité du Très-Haut avait été chassé du ciel, et l’adversaire déchu était désormais opposé à tout ce qui intéressait la cause de Dieu et celle de son Fils bien-aimé.

Pourquoi la mort existe-t-elle? 2/4

Ce chapitre est basé sur Genèse 1.
Le Père et le Fils entreprirent l’œuvre grandiose et admirable qu’ils avaient projetée: la création du monde. Lorsqu’elle sortit des mains de son Créateur, la terre était d’une éclatante beauté. Sa surface était ondulée de montagnes et de collines, parsemée de rivières et de lacs. La terre n’était pas une immense plaine; la monotonie du paysage était rompue par des collines et des montagnes, non pas escarpées et déchiquetées comme de nos jours, mais avec des formes belles et régulières. On n’apercevait pas de rocs saillants et rugueux; ils se trouvaient sous la surface du globe, servant de charpente à la terre. Les eaux étaient convenablement réparties. Les collines, les montagnes et les plaines magnifiques étaient couvertes de plantes, de fleurs et d’arbres majestueux de toute espèce, d’une taille et d’une beauté bien supérieures à celle des arbres que nous voyons aujourd’hui. L’air était pur et sain, et la terre ressemblait à un merveilleux palais. Les anges se réjouissaient en contemplant les œuvres admirables du Seigneur.

Dès que la terre fut créée et peuplée d’animaux, le Père et le Fils mirent à exécution le dessein qu’ils avaient conçu avant la chute de Lucifer: créer l’homme à leur image. Ils avaient collaboré dans la création de la terre et de toute créature vivante. Alors Dieu dit à son Fils: “Faisons l’homme à notre image”.

Quand Adam sortit des mains de son Créateur, il avait une taille élancée et des formes tout à fait harmonieuses. Sa stature était deux fois plus élevée que celle des hommes de la génération actuelle. Ses traits étaient d’une beauté parfaite. Son teint, ni blanc ni livide, était frais et resplendissant de santé. Eve, qui était moins grande qu’Adam, dépassait de peu la hauteur de ses épaules. Elle aussi était belle; ses formes étaient parfaitement harmonieuses et pleines de charme.

Le couple innocent ne portait aucun vêtement artificiel. L’homme et sa femme étaient nimbés comme les anges d’un voile de lumière et de gloire qu’ils conservèrent aussi longtemps qu’ils furent obéissants. Tout ce que Dieu avait fait n’était que beauté et perfection, et rien ne semblait manquer au bonheur du premier couple humain. Mais Dieu voulut donner à Adam et Eve une autre preuve de son grand amour en préparant un jardin qui fût leur demeure particulière. Ils devaient passer une partie de leur temps à cultiver ce jardin avec joie, à recevoir la visite des anges, à écouter leurs instructions et à méditer toujours avec joie. Leur travail n’était pas fatigant mais plaisant et stimulant. Ce jardin magnifique était leur demeure.

La terre était recouverte d’un superbe manteau de verdure, et des milliers de fleurs odoriférantes de toutes couleurs poussaient à profusion. Tout respirait le bon goût et la beauté. Au milieu du jardin se dressait l’arbre de vie, dont la gloire éclipsait tous les autres. Son fruit, qui ressemblait à des pommes d’or et d’argent, était destiné à perpétuer l’immortalité. Ses feuilles avaient des vertus curatives.

Adam et Ève dans le jardin d’Éden

En Eden, le saint couple vivait un bonheur sans nuages. Il possédait un pouvoir sans limites sur tous les êtres vivants. Le lion et l’agneau jouaient paisiblement autour d’Adam et Eve ou sommeillaient à leurs pieds. Des oiseaux au plumage de toutes les couleurs voletaient parmi les arbres et les fleurs, en faisant entendre leurs chants mélodieux pour louer leur Créateur.

Adam et Ève