Suis-je justifié par la foi?

Quand Dieu pardonne à un pécheur, le dispense de subir le châtiment mérité, le traite comme s’il n’avait jamais péché, il le reçoit dans sa faveur divine et le justifie à travers les mérites de la justice du Christ. Le pécheur ne peut être justifié que grâce à l’expiation consentie par le Fils bien-aimé de Dieu, qui s’est offert en sacrifice pour les péchés d’un monde coupable. Personne ne peut être justifié par une œuvre quelconque qu’il pourrait accomplir. C’est uniquement en vertu des souffrances, de la mort et de la résurrection du Christ qu’il peut être délivré de sa culpabilité, de la condamnation infligée par la loi, de la peine méritée par ses transgressions. La foi est la seule condition pour obtenir la justification, une foi qui ne soit pas seulement croyance, mais aussi confiance.
Plusieurs ne possèdent qu’une foi nominale en Christ, mais ils ne connaissent pas cette dépendance vitale par rapport à lui, qui leur permettrait de s’approprier les mérites d’un Sauveur crucifié et ressuscité. C’est à propos de cette foi nominale que Jacques a dit: “Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile?” Jacques 2:19, 20. Nombreux sont ceux qui admettent que Jésus-Christ est le Sauveur du monde, tout en se tenant éloignés de lui; ils négligent de se repentir de leurs péchés et d’accepter Jésus en tant que Sauveur personnel. Leur foi n’est qu’un simple assentiment de l’esprit qui rend hommage à la vérité sans que cette vérité soit introduite dans le cœur pour sanctifier l’âme et transformer le caractère. “Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés, et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.” Romains 8:29, 30. L’appel et la justification sont deux choses différentes. L’appel consiste dans l’attraction que le Christ exerce sur le pécheur; c’est l’action du Saint-Esprit sur le cœur, qui amène la conviction du péché et invite à la repentance.
Plusieurs ont des idées confuses au sujet des premiers pas à faire pour parvenir au salut. On s’imagine que la repentance est une œuvre que le pécheur doit produire de lui-même avant de s’approcher du Christ. On pense que le pécheur doit d’abord se rendre digne de recevoir le bienfait de la grâce de Dieu. S’il est vrai que la repentance doit précéder le pardon, puisque Dieu ne peut agréer qu’un cœur brisé et contrit, néanmoins le pécheur ne peut, de lui-même, se repentir et se préparer à aller au Christ. Le pécheur ne peut être pardonné que s’il se repent, mais la question à décider c’est de savoir si la repentance est l’œuvre du pécheur ou le don du Christ. Le pécheur doit-il attendre, pour aller au Christ, d’être bourrelé de remords à cause de ses péchés? Le premier pas dans la direction du Christ est le résultat de l’attraction de l’Esprit de Dieu; dès que l’homme répond en cédant à cette attraction il s’avance au-devant du Christ pour obtenir le don de la repentance.
Le pécheur est comparé à une brebis perdue; une brebis ne réintègre pas le bercail à moins d’être cherchée et ramenée par le berger. Personne n’est capable de se repentir de lui-même et de se rendre digne du bienfait de la justification. Le Seigneur Jésus ne cesse de s’efforcer d’influencer l’esprit du pécheur et l’induire à contempler l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Nous ne pouvons faire un seul pas dans la vie spirituelle si nous ne sommes attirés et fortifiés par Jésus, amenés à expérimenter cette repentance dont on ne se repent jamais.
Mis en présence des grands prêtres et des sadducéens, Pierre montra clairement que la repentance est un don de Dieu. Il dit, en parlant du Christ: “Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés.” Actes 5:31. La repentance est un don de Dieu aussi bien que le pardon et la justification; elle ne peut être expérimentée que grâce à un don du Christ. C’est par sa puissance et sa vertu que le Christ nous attire à lui. De lui procède la grâce de la contrition, de lui vient la justification.


Signification de la foi


Paul a écrit: “Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas en ton cœur: Qui montera au ciel? c’est en faire descendre Christ; ou: Qui descendra dans l’abîme? c’est faire remonter Christ d’entre les morts. Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c’est la parole de la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut.” Romains 10:6-10.
La foi qui sauve n’est pas une foi occasionnelle, un simple assentiment de l’intelligence; c’est une croyance enracinée dans le cœur et qui embrasse le Christ en tant que Sauveur personnel, assurée qu’il peut sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui. Ce n’est pas une foi authentique, celle qui vous fait croire qu’il en sauvera d’autres, mais pas vous; une foi authentique se manifeste quand l’âme se repose sur le Christ, seul espoir de salut. Une telle foi amène celui qui la possède à placer sur le Christ toutes ses affections, à soumettre son entendement au contrôle du Saint-Esprit, à se laisser façonner, au point de vue du caractère, à la ressemblance divine. Ce n’est pas une foi morte, mais une foi agissante par l’amour, qui conduit à la contemplation de la beauté du Christ, pour ressembler toujours davantage au divin caractère. [Deutéronome 30:11-14 cité.] “L’Eternel, ton Dieu, circoncira ton cœur et le cœur de ta postérité, et tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives.” Deutéronome 30:6.
C’est Dieu qui circoncit le cœur. C’est le Seigneur qui accomplit l’œuvre tout entière, du commencement à la fin. L’âme condamnée à périr peut dire: “Je suis un pécheur perdu, mais le Christ est venu chercher et sauver ce qui était perdu. N’a-t-il pas dit: Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs Marc 2:17? Je suis un pécheur, et il est mort sur le Calvaire pour me sauver. Il n’est pas nécessaire que j’attende un instant de plus avant d’être sauvé. Il est mort et ressuscité pour ma justification; il me sauvera maintenant. J’accepte le pardon qu’il m’a promis.”


Justice imputée


Le Christ est un Sauveur ressuscité; il était mort, il est vrai, mais il est ressuscité; il est toujours vivant pour intercéder en notre faveur. Il nous faut croire de cœur à la justice et confesser de la bouche à salut. Ceux qui ont été justifiés par la foi ne manqueront pas de confesser le Christ. “Celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.” Jean 5:24. L’œuvre importante opérée chez le pécheur taché et souillé par le mal, c’est celle de la justification. Il est déclaré juste par Celui qui parle selon la vérité. Le Seigneur impute la justice du Christ au croyant et le proclame juste devant tout l’univers. Ses péchés sont transférés à Jésus, le représentant, le substitut et le garant du pécheur. L’iniquité de toute âme croyante est placée sur le Christ. “Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.” 2 Corinthiens 5:21.
Le Christ a offert une satisfaction pour la coulpe du monde entier; tous ceux qui s’approcheront de Dieu avec foi recevront la justice du Christ, “qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris”. 1 Pierre 2:24. Notre péché a été expié, éloigné loin de nous, jeté au fond des mers. Grâce à la repentance et la foi, nous sommes débarrassés du péché; nous pouvons regarder au Seigneur devenu notre justice. Jésus a souffert, lui juste pour des injustes.
Nos péchés nous placent sous la condamnation de la loi, mais le Christ ayant obéi à la loi fait valoir pour l’âme repentante les mérites de sa propre justice. Si un pécheur veut obtenir la justice du Christ, il doit expérimenter la repentance où s’opère un changement radical de sa pensée et de son esprit, ainsi que de sa conduite. Une œuvre de transformation doit commencer dans le cœur et déployer son efficacité dans chaque faculté; mais l’homme n’est pas capable de produire une telle repentance; il ne peut l’expérimenter que par le Christ qui est monté au ciel, emmenant une multitude de captifs, et a fait des dons aux hommes.
Qui veut devenir vraiment repentant? Que doit-il faire? — Il doit aller à Jésus tel qu’il est, sans retard. Il doit croire à la véracité du Christ, croire à sa promesse, et demander afin de recevoir. Quand un désir sincère pousse les hommes à la prière, ils ne prient pas en vain. Le Seigneur tiendra parole; il donnera son Saint-Esprit pour conduire à la repentance envers Dieu et à la foi au Seigneur Jésus-Christ. Le croyant priera et veillera, renoncera à ses péchés et prouvera sa sincérité par un effort vigoureux en vue d’observer les commandements de Dieu. La foi accompagnera sa prière; il ne se contentera pas de croire à la loi, mais il obéira à ses préceptes. Il prendra position avec le Christ sur cette question. Il renoncera à toute habitude et à toute relation sociale tendant à éloigner son cœur de Dieu.
Celui qui veut devenir enfant de Dieu doit accepter cette vérité: il ne faut pas moins que l’expiation du Christ pour que puissent être obtenus la repentance et le pardon. Avec cette assurance le pécheur fera un effort à la mesure de l’œuvre qui a été accomplie en sa faveur; sans se lasser il suppliera le trône de la grâce pour que la puissance divine se renouvelle constamment dans son âme. Le Christ ne pardonne qu’au repentant, mais il accorde la repentance à celui auquel il pardonne. Il a été pourvu à tout; la justice éternelle du Christ est mise au compte de l’âme croyante. Une robe précieuse, immaculée, tissée sur les métiers du ciel, attend le pécheur repentant et croyant, qui peut dire: “Je me réjouirai en l’Eternel, mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu; car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la délivrance.” Ésaïe 61:10.
Une grâce abondante est mise à la disposition du croyant pour qu’il soit préservé du péché; en effet le ciel entier, avec ses ressources illimitées, est à sa portée. Il nous faut puiser aux sources du salut. Le Christ est la fin de la loi à justice pour quiconque croit. Pécheurs par nous-mêmes, nous sommes justes par Christ. Rendus justes par la justice imputée du Christ, nous sommes déclarés justes par Dieu qui nous traite comme des justes. Il voit en nous des enfants chéris. Le Christ agit en opposition avec la puissance du péché; où le péché a abondé la grâce surabonde. “Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu.” Romains 5:1, 2.
“Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.” Romains 3:24-26. “Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.” Ephésiens 2:8. [Jean 1:14-16 cité.]


La promesse de l’Esprit


Le Seigneur veut que les siens aient une foi saine, — qu’ils n’ignorent pas le grand salut qui leur est si généreusement offert. Ils ne doivent pas regarder dans l’avenir, attendant qu’une grande œuvre soit accomplie pour eux; car l’œuvre est achevée. Il n’est pas demandé au croyant de faire sa paix avec Dieu, ce qu’il n’a jamais fait et ne pourra jamais faire. Il doit accepter la paix en Christ, car avec lui on trouve Dieu et la paix. Le Christ a aboli le péché, ayant subi sa lourde malédiction en son corps sur le bois, et par là délivré de la malédiction tous ceux qui l’acceptent comme leur Sauveur personnel. Il met fin à la domination que le péché exerce sur le cœur; dès lors la vie et le caractère du croyant attestent le caractère authentique de la grâce du Christ. A ceux qui s’adressent à lui Jésus communique le Saint-Esprit; car il faut que chaque croyant soit délivré de toute souillure, comme aussi de la malédiction et de la condamnation prononcée par la loi. Grâce à la sanctification que le Saint-Esprit opère par le moyen de la vérité, le croyant est qualifié pour les parvis célestes; en effet le Christ opère en nous et place sa justice sur nous. Sans cela personne n’a droit au ciel. Nous ne saurions pas jouir du ciel si nous n’étions préparés à respirer cette sainte atmosphère par l’influence de l’Esprit et la justice du Christ.
Le candidat au ciel doit répondre aux exigences de la loi: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.” Luc 10:27. Ce qu’on ne peut faire qu’en saisissant la justice du Christ par la foi. Par la contemplation de Jésus nous recevons un principe vivant et grandissant; le Saint-Esprit poursuit son œuvre, si bien que le croyant avance de grâce en grâce, de force en force, de progrès en progrès. Il se conforme toujours plus à l’image du Christ, jusqu’à ce que sa croissance spirituelle atteigne à la mesure de la stature du Christ Jésus. C’est ainsi que le Christ met fin à la malédiction du péché et soustrait l’âme croyante à son action et à ses effets. Le Christ seul peut faire cela, car il convenait qu’il fût “rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple; car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.” Hébreux 2:17. La réconciliation consiste en ceci: toute barrière existant entre l’âme et Dieu est enlevée, et le pécheur comprend ce que signifie l’amour du Dieu qui pardonne. En raison du sacrifice consenti par le Christ en faveur des hommes déchus, Dieu peut en toute justice pardonner au transgresseur qui accepte les mérites du Christ. Le Christ est le canal qui fait couler du cœur de Dieu dans celui du pécheur la miséricorde, l’amour et la justice. “Il est fidèle et juste pour … pardonner [nos péchés], et pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9.
Daniel avait annoncé que le Christ viendrait “pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour introduire la justice des siècles”. (Daniel 9:24, version Darby.) Toute âme peut dire: “Il a satisfait les exigences de la loi par une parfaite obéissance; mon seul espoir est de regarder à lui, mon substitut et mon garant, qui pour moi a parfaitement obéi à la loi. La confiance en ses mérites me délivre de la condamnation de la loi. Il me couvre de sa justice, qui répond à toutes les exigences de la loi. Il me présente à Dieu vêtu du vêtement immaculé dont pas un seul fil n’a été tissé par l’homme. Tout est du Christ; aussi toute gloire, tout honneur, toute majesté sont dus à l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde.”
Plusieurs attendent une impulsion particulière pour aller au Christ; mais il suffit de se présenter avec sincérité, décidé d’accepter la miséricorde et la grâce qui nous sont offertes. Disons donc: “Le Christ est mort pour me sauver. Le Seigneur veut mon salut; j’irai donc immédiatement à Jésus, tel que je suis. Je cours le risque, appuyé sur la promesse. Alors que le Christ m’attire, je réponds.” L’apôtre a dit: “C’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice.” Romains 10:10. Mais personne ne peut croire de tout son cœur pour parvenir à la justice tout en persistant à pratiquer les choses défendues par la Parole de Dieu ou en négligeant un devoir connu.


Les bonnes oeuvres sont le fruit de la foi


La vraie foi se manifeste par de bonnes œuvres; en effet, les bonnes œuvres sont le fruit de la foi. Dès lors que Dieu opère dans le cœur, et que l’homme se soumet à la volonté de Dieu et coopère avec Dieu, il extériorise dans sa vie ce que Dieu produit en lui par le Saint-Esprit; il y a accord entre le dessein du cœur et la conduite extérieure. Il faut renoncer à tout péché comme à une chose odieuse qui a crucifié le Seigneur de vie et de gloire; le croyant doit progresser dans son expérience en accomplissant sans cesse les œuvres du Christ. On conserve le bienfait de la justification en livrant continuellement sa volonté, en obéissant toujours.
Ceux qui sont justifiés par la foi doivent avoir à cœur de marcher dans la voie du Seigneur. Un homme dont les actions ne correspondent pas à sa profession de foi montre par là qu’il n’est pas justifié par la foi. Jacques a dit: “Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite.” Jacques 2:22.
Une foi qui ne produit pas de bonnes œuvres ne purifie pas l’âme. “Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.” Jacques 2:24. “Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice.” Romains 4:3.
L’imputation de la justice du Christ procède de la foi justifiante: c’est là la justification tant recommandée par Paul: “Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience…. Anéantissons-nous donc la loi par la foi? Loin de là! Au contraire, nous confirmons la loi.” Romains 3:20-31.
La grâce est une faveur imméritée; le croyant est justifié sans aucun mérite de sa part, n’ayant rien à faire valoir auprès de Dieu. Il est justifié grâce à la rédemption offerte en Christ Jésus, qui se tient dans les parvis célestes en tant que substitut et garant du pécheur. Mais alors qu’il est justifié à cause des mérites du Christ, il n’est pas libre de commettre l’injustice. La foi agit par amour et purifie l’âme. La foi bourgeonne, fleurit et produit une récolte de bons fruits. Partout où existe la foi, les bonnes œuvres font leur apparition. Les malades reçoivent des visites, les pauvres des soins, les orphelins et les veuves ne sont pas négligés, ceux qui sont nus sont vêtus, les indigents sont nourris. Le Christ allait de lieu en lieu en faisant du bien; quand les hommes sont unis à lui ils aiment les enfants de Dieu; la douceur et la vérité guident leurs pas. L’expression de leur visage révèle leur expérience; les hommes se rendent compte que ces personnes ont été avec Jésus et ont appris de lui. Le Christ et le croyant deviennent un; la beauté de son caractère éclate chez ceux qui entretiennent une communion vivante avec la Source de la puissance et de l’amour. Le Christ est le grand dépositaire de la justice justifiante et de la grâce sanctifiante.
Tous peuvent aller à lui et recevoir de sa plénitude. Il dit: “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.” Matthieu 11:28. Pourquoi donc ne pas rejeter toute incrédulité pour écouter les paroles de Jésus? Vous désirez le repos; vous soupirez après la paix. Dites alors, du fond du cœur: “Seigneur Jésus, je viens puisque tu m’as invité.” Attachez-vous à lui d’une foi ferme: il vous sauvera. Avez-vous regardé à Jésus, le chef et le consommateur de la foi? Avez-vous contemplé Celui qui est plein de vérité et de grâce? Avez-vous accepté la paix que le Christ seul peut donner? Si vous ne l’avez pas encore fait, soumettez-vous à lui; recherchez par sa grâce un caractère noble et élevé. Recherchez un esprit constant, résolu, joyeux. Nourrissez-vous de Christ, le pain de vie; alors le charme de son caractère et de son esprit se manifestera en vous.

Les mystères de la pluie de l’arrière-saison

L’œuvre de l’Esprit est liée à la pluie

“Il vous donnera la pluie en son temps, il vous enverra la pluie de la première et de l’arrière-saison.” Joël 2:23. En Orient, la première pluie tombe au moment des semailles. Elle est nécessaire afin que la semence puisse germer. Sous l’influence des pluies fertilisantes, les tendres pousses sortent du sol. La pluie de l’arrière-saison, qui tombe vers la fin de la saison, mûrit le grain et le prépare pour la moisson. Le Seigneur utilise ces phénomènes naturels pour illustrer l’œuvre de l’Esprit.

De même que la rosée et la pluie sont données d’abord pour permettre la germination de la semence, puis pour mûrir la moisson, le Saint-Esprit est accordé pour mener à bonne fin, d’étape en étape, le processus de la croissance spirituelle. La maturation du grain symbolise l’achèvement de l’œuvre de la grâce de Dieu dans l’âme de tout croyant. Par la puissance du Saint-Esprit, l’image morale de Dieu doit être rendue parfaite dans le caractère. Nous sommes appelés à être transformés complètement à la ressemblance du Christ.

La pluie de l’arrière-saison, qui mûrit la moisson du monde, représente la grâce spirituelle qui prépare l’Église à la venue du Fils de l’Homme. Mais a moins que la première pluie ne soit tombée, la semence demeurera sans vie; la jeune pousse verte ne se lèvera pas. Si les premières averses n’ont pas accompli leur œuvre, la pluie de l’arrière-saison ne peut amener aucune semence à la perfection.


A. L’Application Historique à l’Ensemble de l’Église la Première Pluie lors de la Pentecôte en l’an 31

Pour obéir à l’ordre du Christ, ils [les disciples] attendaient à Jérusalem la promesse du Père: l’effusion du Saint-Esprit. Ils n’attendaient pas paresseusement. Le récit nous apprend qu’ils “étaient continuellement dans le temple louant et bénissant Dieu” Luc 24:53.

Tandis que les disciples attendaient l’accomplissement de la promesse, ils humiliaient leur cœur dans la vraie repentance et ils confessaient leur incrédulité… Les disciples priaient avec une intense ferveur afin d’être rendus aptes à rencontrer les hommes et à prononcer quotidiennement les paroles qui conduiraient les pécheurs au Christ. Laissant de côté toutes leurs différences, tous leurs désirs de domination, ils se rapprochèrent les uns des autres dans l’amitié chrétienne.

C’est après que les disciples furent parvenus à l’unité parfaite, lorsqu’ils ne briguaient plus la première place, que le Saint-Esprit leur fut accordé.

L’effusion du Saint-Esprit aux jours des apôtres était le commencement de la première pluie, et le résultat en fut glorieux. Jusqu’à la fin des temps, la présence du Saint-Esprit accompagnera la véritable Église.


Les conséquences de la première pluie, à la Pentecôte

Sous l’influence de l’Esprit, des paroles de repentance et de confession se mêlaient aux chants de reconnaissance pour le pardon des péchés… Des milliers d’âmes se convertissaient en un seul jour…

Le Saint-Esprit les rendit capables de parler avec aisance des langues qu’ils ignoraient auparavant… Le Saint-Esprit accomplit pour eux ce qu’ils n’auraient pu accomplir par eux-mêmes durant toute une vie.

Leur cœur débordait d’un tel enthousiasme, si plein, si profond, si rayonnant, qu’il les poussa à aller jusqu’aux extrémités de la terre, afin de témoigner du pouvoir du Christ.

Quel fut le résultat de l’effusion du Saint-Esprit au jour de la Pentecôte? La bonne nouvelle d’un Sauveur ressuscité fut portée jusqu’aux confins du monde… L’Église vit des convertis venir de tous les horizons. Ceux qui avaient apostasié, se reconvertissaient… L’ambition des croyants était de révéler le caractère du Christ et de contribuer à l’extension de son royaume.


La promesse de la pluie de l’arrière-saison

L’effusion de l’Esprit aux jours des apôtres était la “première pluie”, et le résultat en fut glorieux. Mais la pluie de l’arrière-saison sera encore plus abondante.

Vers la fin de la moisson terrestre, un don spécial de la grâce spirituelle est promis pour préparer l’Église à la venue du Fils de l’Homme. Cette effusion de l’Esprit est comparée à la pluie de l’arrière-saison.

Avant que les jugements de Dieu ne visitent notre terre, il se manifestera parmi le peuple du Seigneur un tel réveil de la sainteté primitive qu’on n’en aura jamais vu de semblable depuis les temps apostoliques. L’Esprit et la puissance de Dieu seront répandus sur ses enfants.

L’œuvre accomplie sera semblable à celle de la Pentecôte. De même que la “première pluie” a été donnée par l’effusion de l’Esprit qui a marqué les débuts de l’histoire de l’Évangile, afin de faire lever la précieuse semence, ainsi, la “pluie de l’arrière-saison” sera déversée à la fin de cette histoire pour faire mûrir la moisson.


La pluie de l’arrière-saison provoquera le grand cri

En ce temps-là, la “pluie de l’arrière-saison”, c’est-à-dire le rafraîchissement apporté par la présence du Seigneur, viendra, afin de donner de la puissance à la grande voix du troisième ange, et pour préparer les saints à résister dans la période où les dernières plaies se déverseront.

J’entendis ceux qui portaient l’armure prononcer la vérité avec une grande puissance. Elle avait beaucoup d’effet… Je demandai ce qui avait opéré ce changement. Un ange répondit: “C’est la pluie de l’arrière-saison, le rafraîchissement apporté par la présence de Dieu, le grand cri du troisième ange.”


B. Application personnelle aux Chrétiens individuels


La première pluie produit la conversion; la pluie de l’arrière-saison développe un caractère comparable à celui du Christ

Tout notre avenir chrétien dépend de ce qui nous donne la force du premier départ. Les bénédictions de la première pluie nous sont utiles jusqu’à la fin… Tandis que nous rechercherons Dieu pour obtenir le Saint-Esprit, il provoquera en nous la douceur, l’humilité de l’esprit, le sentiment de notre dépendance à l’égard de Dieu pour recevoir la pluie de l’arrière-saison, qui rend parfait.

Le Saint-Esprit cherche à habiter en chaque âme. S’il est accueilli comme un invité honoré, ceux qui le recevront seront rendus parfaits en Christ. La bonne œuvre commencée sera achevée; les pensées saintes, les affections célestes, les actions semblables à celles du Christ remplaceront les pensées impures, les sentiments pervers, et les actes de rébellion.

Même si nous avons reçu une certaine mesure de l’Esprit de Dieu, par la prière et la foi, nous devons continuellement rechercher une plus large portion de l’Esprit. Nous ne devrons jamais cesser nos efforts en ce sens. Si nous ne progressons pas, si nous ne nous mettons pas en condition de recevoir la première pluie et celle de l’arrièresaison, nous perdrons nos âmes, et c’est à nous que la responsabilité en incombera…

Les convocations de l’Église, comme les camps meetings ou les rassemblements à l’église locale, et toutes les occasions où s’effectue un travail personnel en faveur des âmes, sont autant de rendez-vous de Dieu où nous est donnée l’opportunité de recevoir la pluie de la première saison celle et de l’arrière-saison.

Lorsque la voie sera préparée pour l’Esprit de Dieu, la bénédiction viendra. Satan ne peut pas plus empêcher la pluie de bénédictions de descendre des cieux sur le peuple de Dieu qu’il ne peut fermer les fenêtres du ciel pour empêcher la pluie de tomber sur la terre.


Nous devrions prier avec ferveur pour demander l’effusion du Saint-Esprit

Nous devrions prier pour l’effusion du Saint-Esprit avec autant de ferveur que les apôtres l’ont fait au jour de la Pentecôte. S’ils en avaient besoin en ce temps-là, à combien plus forte raison en avons-nous besoin aujourd’hui.

La descente du Saint-Esprit sur l’Église est considérée comme encore à venir, mais c’est le privilège de l’Église que de la recevoir dès maintenant. Recherchez-la, priez pour elle, croyez en elle. Nous devons la recevoir, et les cieux attendent de nous la donner.

La mesure du Saint-Esprit qui nous sera accordée sera proportionnelle à celle de notre désir et de notre foi, et de l’usage que nous ferons de la lumière et de la connaissance qui nous seront données.

Nous ne sommes pas suffisamment désireux de déranger le Seigneur par nos demandes, afin de recevoir de lui le don du Saint-Esprit. Le Seigneur souhaite que nous l’importunions à ce sujet. Il désire que nous assiégions son trône de nos prières.


Nous devons humilier nos cœurs dans la vraie repentance

Un réveil de la véritable piété parmi nous est le plus grand et le plus urgent de tous nos besoins. Rechercher cette piété devrait être notre premier travail. Nous devons fournir un effort persévérant pour obtenir la bénédiction du Seigneur, non que Dieu ne veuille nous accorder ses bénédictions, mais parce que nous ne sommes pas préparés à les recevoir. Notre Père des cieux est plus désireux de donner le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent, que les parents terrestres ne le sont de donner de bonnes choses à leurs enfants. Mais il nous incombe, par la confession, l’humiliation, la repentance et la prière fervente, de remplir les conditions que Dieu requiert pour nous accorder la bénédiction qu’il nous a promise. Un réveil ne peut être espéré que comme une réponse à la prière.

Je vous annonce qu’il devrait y avoir un complet réveil parmi nous. Le corps pastoral doit se convertir. Des confessions, la repentance, des conversions sont nécessaires. Beaucoup de ceux qui prêchent le Parole ont besoin de la grâce transformatrice de Dieu dans leur cœur. Ils ne devraient tolérer aucun obstacle à l’œuvre qui est à accomplir avant qu’il ne soit trop tard pour toujours.


La réforme doit accompagner le réveil

Un réveil et une réforme doivent prendre place, sous la direction du Saint-Esprit. Le réveil et la réforme sont deux choses différentes. Le réveil implique un renouveau de la vie spirituelle, une dynamisation des puissances de l’esprit et du cœur, une résurrection qui libère de la mort spirituelle. La réforme implique de son côté une réorganisation, un changement dans les idées et les théories, les habitudes et les pratiques. La réforme ne portera pas le bon fruit de justice à moins d’être étroitement associée à un réveil de l’Esprit. Le réveil et la réforme ont chacun leur rôle à remplir, mais ils doivent marcher de pair dans cette œuvre.


Nous devons renoncer aux rivalités et aux dissensions

Lorsque les ouvriers auront le Christ constamment dans leur cœur, lorsqu’ils auront renoncé à tout égoïsme, lorsqu’ils ne seront animés d’aucun sentiment de rivalité, lorsqu’ils ne se laisseront aller à aucune manœuvre dominatrice, lorsque l’unité existera véritablement, lorsqu’ils se sanctifieront de sorte que l’amour fraternel sera évident et ressenti de tous, alors, les ondées de la grâce du Saint-Esprit descendront sur eux aussi sûrement que la promesse de Dieu ne manque jamais de s’accomplir à tous égards. Mais lorsque le travail des autres est déprécié par des ouvriers qui veulent mettre en évidence leur propre supériorité, ils prouvent que leur œuvre n’est pas de bon aloi. Dieu ne peut les bénir.

Si nous voulons subsister au grand jour du Seigneur et trouver refuge dans le Christ, notre haute forteresse, nous devons renoncer à l’envie, et à toute manœuvre dominatrice. Nous devons détruire complètement les racines de ces choses impures, afin qu’elles ne puissent plus se développer dans notre vie. Nous devons prendre nettement parti pour le Seigneur et nous placer à ses côtés.

Que les chrétiens abandonnent tout esprit de dissension et se donnent à Dieu pour le salut de ceux qui se perdent. Qu’ils réclament avec foi la bénédiction promise, et elle viendra.


S’aimer les uns les autres

Le christianisme est le révélateur de l’affection fraternelle la plus tendre… Le Christ s’attend à recevoir l’amour suprême des êtres qu’il a créés. Et il exige également que l’homme porte un regard de tendresse sur ses compagnons. Toute âme sauvée le sera par l’amour, dont la source est en Dieu. La vraie conversion renonce à l’égoïsme et lui préfère une affection sanctifiée pour Dieu et pour les autres.

Les qualités que Dieu apprécie le plus sont la charité et la pureté. Ces qualités devraient être particulièrement recherchées par chaque chrétien.

Le plus puissant argument en faveur de l’Évangile, c’est un chrétien aimant et aimable.


Un renoncement total est requis

Dieu n’accepte rien de moins qu’un abandon complet de soi-même. Les chrétiens au cœur partagé, les pécheurs, ne pourront jamais entrer dans les cieux.
Ils n’y trouveraient aucun bonheur, car ils ne savent rien des principes élevés et saints qui gouvernent les membres de la famille royale. Le vrai chrétien garde les fenêtres de l’âme ouvertes vers les cieux. Il vit dans l’amitié du Christ. Son plus cher désir est de devenir de plus en plus semblable au Christ.

Nous ne pouvons pas nous servir du Saint-Esprit. C’est lui qui doit se servir de nous. Par l’Esprit, Dieu travaille au sein de son peuple “car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir” Philippiens 2:13. Mais il en est beaucoup qui refusent de se soumettre à ce principe. Ils veulent garder leur autonomie. C’est pourquoi ils ne reçoivent pas le don céleste. C’est seulement à ceux qui espèrent humblement en Dieu, qui recherchent son conseil et sa grâce, que l’Esprit est donné.


Préparer la voie pour la pluie de l’arrière-saison

J’ai vu que personne ne pouvait prendre part au “rafraîchissement” à moins d’avoir obtenu la victoire sur chaque défaut, sur l’orgueil, l’égoïsme, l’amour du monde et sur chaque mauvaise parole et chaque mauvaise action. Nous devrions donc nous rapprocher de plus en plus près du Seigneur et chercher avec ferveur la préparation nécessaire qui nous permettra de rester debout dans la bataille, au jour du Seigneur.

Nous devons remédier à nos défauts de caractère et purifier le temple de l’âme de toute souillure. Alors, la pluie de l’arrière-saison tombera sur nous tout comme la première pluie est tombée sur les disciples au jour de la Pentecôte.

Il n’est rien que Satan redoute autant que l’action du peuple de Dieu qui prépare la voie en ôtant tout obstacle, en sorte que le Seigneur puisse déverser son Esprit sur l’Église languissante… On peut résister à chaque tentation, chaque influence néfaste, qu’elles soient notoires ou secrètes, “ni par la puissance ni par la force, mais [c’est] par mon esprit, dit l’Éternel des armées” Zacharie 4:6.

La pluie de l’arrière-saison viendra, et la bénédiction de Dieu emplira chaque âme purifiée de toute souillure. C’est notre tâche aujourd’hui de soumettre notre âme au Christ, afin que nous soyons prêts pour le temps de rafraîchissement que le Seigneur nous enverra — et prêts pour le baptême du Saint-Esprit.


Devenir des ouvriers actifs au service du Christ

Lorsque les Églises deviendront vivantes, actives, le Saint-Esprit leur sera accordé en réponse à leur demande sincère… Les fenêtres des cieux s’ouvriront pour déverser les ondées de la pluie de l’arrière-saison.

La grande effusion du Saint-Esprit, qui illumine toute la terre de sa gloire, ne viendra pas tant que nous n’aurons pas un peuple illuminé, qui sache, par l’expérience, ce que c’est d’être ouvrier avec Dieu. Lorsque nous aurons une entière consécration au service du Christ accompli de tout notre cœur, Dieu reconnaîtra ce fait par une effusion sans mesure de son Esprit. Mais cela ne se produira jamais tant que la plus grande partie de l’Église ne travaille pas avec Dieu.

Lorsqu’on ne pourra plus accuser l’Église d’indolence et de paresse, l’Esprit du Seigneur se manifestera gracieusement. Le pouvoir divin sera révélé. L’Église verra alors l’œuvre providentielle du Seigneur des armées.


Gardez le vase propre et dirigé vers le haut

Nous n’avons pas à nous soucier de la pluie de l’arrière-saison. Tout ce que nous avons à faire, c’est de garder le vase propre, droit et prêt à recevoir la pluie céleste, sans cesser de prier: “Permets que la pluie de l’arrière-saison vienne dans mon vase. Que la lumière de l’ange de gloire qui s’unit au troisième ange brille sur moi; donne-moi une part dans cette œuvre; permets-moi de faire entendre la proclamation; permets-moi d’être un collaborateur de Jésus-Christ.” Si vous cherchez Dieu ainsi, laissez-moi vous dire qu’il vous dirigera sans cesse et vous donnera sa grâce.

La réponse pourrait venir d’un seul coup avec une rapidité soudaine et une puissance débordante, mais elle pourrait aussi être retardée pendant des jours et des semaines, et notre foi être ainsi mise à l’épreuve. Mais Dieu sait comment et quand répondre a notre prière. C’est à nous qu’il incombe de nous mettre en relation avec le canal divin. Dieu est responsable de sa part de l’œuvre. Il est fidèle, celui qui a fait la promesse. La grande affaire qui nous concerne, c’est l’unité du cœur et de l’esprit, laissant de côté tout sentiment envieux et toute malice, et, comme d’humbles suppliants, c’est à nous de veiller et d’attendre. Jésus, notre représentant et notre chef, est prêt à faire pour nous ce qu’il a fait pour ceux qui priaient et veillaient au jour de la Pentecôte.

Je n’ai reçu aucune révélation particulière concernant le moment où se produira l’effusion du Saint-Esprit — où l’ange puissant descendra des cieux pour s’unir au troisième ange à la fin de l’œuvre en faveur de notre monde. Mon message: que notre unique sauvegarde consiste à être prêts pour le rafraîchissement céleste, en gardant nos lampes prêtes et allumées.


Tous ne recevront pas la pluie de l’arrière-saison

Il m’a été montré que si le peuple de Dieu ne fait pas d’efforts par lui-même, mais attend le rafraîchissement spirituel pour qu’il vienne sur lui, enlève ses défauts et corrige ses erreurs; s’il attend passivement d’être ainsi purifié des souillures de la chair et de l’esprit et rendu propre à s’engager pour le cri du troisième ange, il sera trouvé léger.

Espérons-nous voir l’Église tout entière réveillée? Ce temps ne viendra jamais. Il y a dans l’Église des personnes inconverties qui ne s’uniront pas à des prières ferventes et efficaces. Nous devons entrer dans l’œuvre individuellement. Nous devons prier davantage, et moins parler.

Nous pouvons être assurés que, lorsque le Saint-Esprit sera donné, ceux qui n’ont pas su recevoir et apprécier la première pluie, ne verront ni ne comprendront la valeur de la pluie de l’arrière-saison.

Ceux qui mettent leur vie en accord avec la lumière qu’ils ont connue recevront seuls une plus grande lumière. À moins que nous ne progressions chaque jour dans la mise en pratique des vertus chrétiennes actives, nous ne saurons pas reconnaître les manifestations du Saint-Esprit dans la pluie de l’arrière-saison. Il descendra peut-être dans le cœur de tous ceux qui nous entourent sans que nous le discernions ou que nous le recevions nous-mêmes.

Ceux qui n’accomplissent aucun effort décisif, mais attendent simplement que le Saint-Esprit les pousse à l’action, périront dans l’obscurité. Vous ne devez pas rester assis immobile et sans rien faire dans l’œuvre de Dieu.

D’où vient le mal et la douleur?

“Ton cœur s’est élevé, et tu as dit: ‘Je suis Dieu, Je suis assis sur le siège de Dieu, au sein des mers!’ Toi, tu es homme et non Dieu.” Ezéchiel 28:2
“La femme vit que l’arbre était bon à manger (…), elle prit de son fruit, et en mangea.” Genèse 3:6
L’origine et la raison d’être du péché sont pour bien des esprits un sujet de vive perplexité. Voyant le mal et ses terribles conséquences, ils se demandent comment tant de souffrances et de malignité peuvent se concilier avec la souveraineté d’un être infini en puissance, en sagesse et en amour. Incapables de pénétrer ce mystère, ils cherchent l’explication dans de fausses interprétations et dans des traditions humaines qui leur ferment les yeux sur des vérités essentielles au salut et clairement révélées dans la Bible.
D’autres, enclins au doute et à la critique, trouvent dans le fait que, malgré leurs recherches, ils ne sont pas parvenus à résoudre le problème de l’existence du péché, une excuse pour rejeter en bloc toute la Bible, où sont consignés la caractère de Dieu, sa nature et ses principes à l’égard du péché.
Il n’est pas possible de donner de l’apparition du péché une explication qui en justifie l’existence, mais on en sait assez sur son origine et ses conséquences ultimes pour pouvoir admirer la justice et l’amour de Dieu dans sa manière d’agir en présence du mal. Dieu n’est pas responsable de l’entrée du péché dans le monde: rien n’est plus clairement enseigné par les Ecritures. Aucun refus arbitraire de la grâce divine, aucune erreur dans le gouvernement divin n’a donné lieu à un mécontentement et à une révolte.
Le péché est un intrus mystérieux et inexplicable; sa présence est injustifiable. L’excuser, c’est le défendre. S’il pouvait être excusé, s’il avait une raison d’être, il cesserait d’être le péché. La seule définition qu’on puisse en donner est celle de la Parole de Dieu: “le péché est la transgression de la loi”; c’est la manifestation d’un principe réfractaire à la grande loi d’amour, base du gouvernement divin.
Avant l’apparition du mal, la paix et la joie régnaient dans l’univers. Tout y était conforme à la volonté du Créateur. L’amour pour Dieu était suprême et l’amour mutuel impartial. Jésus-Christ, Verbe et Fils unique de Dieu, était un avec le Père éternel; un par sa nature, par son caractère, par ses desseins. Il était le seul être de l’univers admis à connaître tous les conseils et tous les plans de Dieu. C’est par lui que Dieu avait créé les êtres célestes. “Car en lui ont été créés toutes les choses qui sont dans les cieux (…), trônes, dignités, dominations, autorités.” Colossiens 1:16. Au Fils comme au Père, l’univers entiers était soumis.
La loi de l’amour étant à la base du gouvernement de Dieu, le bonheur de toutes les créatures dépendait de leur parfait accord avec les grands principes de cette loi. Dieu demande de toutes ses créatures un service d’amour, un hommage qui découle d’une appréciation intelligente de son caractère. Ne prenant aucun plaisir à une obéissance forcée, il accorde à chacun le privilège de la liberté morale permettant à tout de lui rendre un service volontaire.

Le premier orgueilleux

Mais un être voulut pervertir cette liberté. Le péché prit naissance dans le cœur de celui qui, après le Christ, avait été le plus hautement honoré de Dieu, et qui était le plus puissant et le plus glorieux de tous les habitants du ciel. Avant sa chute, Lucifer, le Porte-Lumière, était un “chérubin protecteur” saint et sans tache. “Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Tu mettais le sceau à la perfection, tu étais plein de sagesse, parfait en beauté. Tu étais en Eden, le jardin de Dieu; tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses. (…) Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées; je t’avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu; tu marchais au milieu des pierres étincelantes. Tu as été intègre dans tes voies depuis le jour où tu fus créé jusqu’à celui où l’iniquité a été trouvée chez toi.” Ezéchiel 28:12-15.
Lucifer aurait pu conserver le faveur de Dieu. Aimé et honoré des armées angéliques, il aurait pu faire servir ses nobles facultés au bien de son entourage et à la gloire de son Créateur. Mais, dit le prophète, “ton cœur s’est élevé à cause de ta beauté, tu as corrompu ta sagesse par ton éclat” Ezéchiel 28:17. Peu à peu, Lucifer se laissa aller au désir de s’élever au-dessus de la position qui lui avait été assignée. “Tu as voulu te persuader que tu étais un dieu. (…) Tu disais en ton cœur. (…) J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée. (…) Je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut.” Ezéchiel 28:6
Au lieu de veiller à exalter Dieu au suprême degré et à lui assurer le première place dans l’affection de ses créatures, Lucifer chercha à capter à son profit leur allégeance et leurs hommages. Convoitant l’honneur que le Père avait conféré à son Fils, le prince des anges aspira à une puissance dont le Christ seul détenait la prérogative.


Le ciel entier réfléchissait la gloire du Créateur et proclamait ses louanges. Tant que Dieu avait été ainsi honoré, on n’avait connu que la paix et la joie. Mais une note discordante, l’exaltation du moi, troubla soudain l’harmonie céleste. Ce sentiment, si contraire aux desseins du Créateur, éveilla de sombres pressentiments chez les êtres qui rendaient à Dieu les honneurs suprêmes. Des conseils célestes adressèrent à Lucifer d’instantes exhortations. Le Fils de Dieu lui représenta la grandeur, la bonté et la justice du Maître de l’univers, ainsi que la nature sacrée et l’immutabilité de sa loi. C’est Dieu lui-même qui avait établi l’ordre qui régnait dans le ciel. En s’en écartant, Lucifer déshonorait son Créateur et attirait le malheur sur sa tête. Mais cet avertissement, donné avec amour et compassion, ne fit qu’éveiller un esprit de résistance. Cédant à sa jalousie envers le Fils de Dieu, Lucifer s’obstina.
L’orgueil que lui inspirait sa haute situation fit naître en lui le désir de la suprématie. Oubliant les grands honneurs dont il était l’objet de la part de son Créateur, fier de l’éclat de sa gloire, il aspira à l’égalité avec Dieu. Aimé et vénéré des armées célestes, il surpassait tous les anges en sagesse et en magnificence. Le Fils de Dieu cependant était reconnu comme le Souverain du ciel. Il partageait la puissance et l’autorité du Père, et participait à tous ses conseils. Lucifer, qui n’était pas informé de la même manière de tous les desseins du Tout-Puissant, demandait: “Pourquoi le Fils aurait-il la suprématie? Pourquoi est-il élevé au-dessus de moi?”

Le mal en action

Abandonnant alors sa place en la présence immédiate de Dieu, le fier chérubin alla semer la discorde parmi les anges. Opérant dans le secret, et tout en cachant d’abord ses intentions réelles sous le masque d’une grande vénération pour Dieu, il s’efforça de soulever le mécontentement contre les lois qui gouvernaient les êtres célestes, affirmant qu’elles imposaient des restrictions inutiles. Il prétendait que, eu égard à leur sainteté, les anges ne devaient connaître d’autre loi que leur bon plaisir. Pour gagner leur sympathie, il donna à entendre que Dieu l’avait traité injustement en accordant les honneurs suprêmes à son Fils, affirmant qu’en aspirant à une puissance plus grande et à de nouveaux honneurs, il ne recherchait pas son propre avantage, mais seulement la liberté des habitants du ciel, leur permettant d’atteindre un degré d’existence plus élevé.
Dans sa grande miséricorde, Dieu supporta longtemps Lucifer. Il ne le destitua pas de sa haute position dès les premières manifestations de son mécontentement, ni même lorsqu’il commença à propager ses idées parmi les anges fidèles. Le pardon lui fut offert à plusieurs reprises à condition qu’il se repente et se soumette.
Des démarches que seuls un amour et une sagesse infinis pouvaient concevoir furent tentées pour le convaincre de son erreur. Jamais, auparavant, le mécontentement n’avait été ressenti dans le ciel.
Lucifer lui-même ne vit pas tout d’abord son erreur et il ne comprit pas la vraie nature de ses sentiments. Aussi lorsqu’on lui prouva que son attitude hostile n’avait pas de raison d’être, convaincu de ses torts, il vit que l’autorité divine était juste et qu’il devait la reconnaître comme telle devant le ciel tout entier. S’il l’avait fait, il eût pu être sauvé, et bien des anges avec lui. Il n’avait pas encore, à ce moment-là, levé ouvertement l’étendard de la révolte contre Dieu. Il avait bien abandonné sa position de chérubin protecteur, mais s’il était revenu sus ses pas en reconnaissant la sagesse du Créateur, et s’était contenté de la place qui lui avait été assignée dans le grand plan divin, il aurait été rétabli dans ses fonctions. Mais l’orgueil l’empêcha de se soumettre. S’obstinant dans sa mauvaise voie, il soutint qu’il n’avait pas lieu de se repentir, et se déclara ouvertement en lutte avec son Créateur.
A partir de ce moment, il employa toutes les ressources de sa gigantesque intelligence à capter la sympathie des anges qui avaient été sous ses ordres. Dans l’intérêt de sa perfide ambition et sa trahison, il n’hésita pas à fausser le sens des avertissements et des conseils que Jésus lui avait donnés. A ceux qui lui étaient le plus attachés par les liens de l’amitié, il fit croire qu’il était mal jugé, que sa position n’était pas respectée, et qu’on voulait porter atteinte à sa liberté. De là, il en vint à attaquer directement le Fils de Dieu, qu’il accusait du dessein de l’humilier devant tous les habitants du ciel. Puis, pour donner le change aux anges restés loyaux, il accusait ceux qu’il ne pouvait tromper et faire passer dans son camp, de trahir la cause du ciel, c’est-à-dire d’agir comme il agissait lui-même. Pour donner de la vraisemblance à l’accusation d’injustice qu’il portait contre Dieu, il faussait les paroles et les actes du Créateur. Son système consistait à embarrasser les anges par des arguments subtils touchant les desseins de Dieu.
Ce qui était simple, il l’enveloppait de mystère; et, en dénaturant artificieusement les faits, il jetait le doute sur les déclarations les plus formelles de l’Eternel. Sa haute position et ses rapports intimes avec l’administration divine donnaient tant de poids à ses paroles, qu’un grand nombre d’anges embrassèrent le parti de la révolte contre l’autorité du ciel.
Dans sa lutte contre le péché, Dieu ne pouvait employer d’autres armes que la justice et la vérité, tandis que Lucifer pouvait faire usage de flatterie et de mensonge. Falsifiant les paroles de Dieu et calomniant les plans de son gouvernement, il prétendit que Dieu n’était pas juste en imposant des lois et des règlements aux habitants du ciel; qu’en exigeant de ses créatures la soumission et l’obéissance, il n’avait en vue que sa propre exaltation. Aussi l’habileté, les sophismes et la calomnie dont il usa lui donnèrent-ils au début un avantage considérable.
Masquant ses plans sous une apparence de loyauté, il soutint qu’il travaillait à la gloire de Dieu, à la stabilisation de son gouvernement et au bonheur de tous les habitants célestes. Tout en semant l’insoumission parmi les anges qu’il avait sous ses ordres, il donnait hypocritement à entendre qu’il travaillait à éliminer les causes de mécontentement. En proposant des modifications dans les lois et le gouvernement de Dieu, il affirmait que, loin d’être en révolte, il ne cherchait qu’à contribuer à la sauvegarde de l’harmonie du ciel et au bonheur de l’univers.
Faisant un pas de plus, il se mit à rendre Dieu et son administration responsables du désordre qu’il avait lui-même créé, tout en se faisant fort de corriger et d’améliorer les statuts de l’Eternel. Il demandait seulement qu’on lui permît de démontrer, en effectuant des changements indispensables, le bien-fondé de ses prétentions.

La patience du Créateur

Dans sa sagesse, Dieu laissa Lucifer poursuivre sa campagne jusqu’au moment où elle éclaterait au grand jour. Ses desseins étaient tellement enveloppés de mystère qu’il était difficile, tant qu’il ne s’était pas complètement dévoilé, de démasquer le chérubin protecteur devant les hôtes célestes qui le chérissaient et sur lesquels il exerçait une profonde influence. D’ailleurs, le péché n’avait encore jamais pénétré dans l’univers de Dieu, et les êtres saints qui peuplaient le ciel n’avaient aucune idée de sa malignité et de ses conséquences.
D’autre part, le gouvernement de Dieu ne s’étendant pas seulement aux habitants du ciel, mais à ceux de tous les mondes créés, Satan (l’adversaire) songea que s’il pouvait entraîner les anges dans sa révolte, il pourrait aussi ajouter les autres mondes à son empire. Il fallait donc que l’univers tout entier comprît le caractère réel de l’usurpateur et la vraie nature de ses machinations. Il fallait que, devant les habitants du ciel et de tous les mondes, fussent démontrées la justice de Dieu et la perfection de sa loi. Dans l’intérêt de l’univers entier à travers les âges éternels, il importait que chacun pût voir sous leur véritable jour les accusations de Lucifer contre le gouvernement divin. Il fallait, en outre, d’une matière indubitable, que l’immutabilité de la loi de Dieu fût établie et que les accusations du grand révolté fussent condamnées par ses propres œuvres.
Il fallait laisser mûrir le mal. Voilà pourquoi, lorsqu’il fut décidé que Satan ne serait plus toléré dans le ciel, Dieu ne jugea pas à propos de lui ôter la vie. Le Créateur ne peut agréer qu’une adoration fondée sur un sentiment d’amour et une allégeance dictée par la conviction de sa justice et de sa bonté. Or, si la peine capitale avait été infligée au grand coupable, les habitants du ciel et des autres mondes, encore incapables de comprendre la nature et les conséquences du péché, n’auraient pas pu, dans cet acte sommaire, discerner la justice et la miséricorde de Dieu. Si l’existence de Satan avait été immédiatement supprimée, l’univers aurait servi Dieu par crainte plutôt que par amour. Les sympathies qui allaient au chef de la révolte n’auraient pas complètement disparu, et l’esprit d’insurrection n’aurait pas été entièrement déraciné.
Quand on annonça au chef de rebelles qu’il allait être expulsé, avec tous ses partisans, du séjour de la félicité, il afficha hardiment son mépris pour la loi du Créateur, et réitéra son affirmation que les anges n’avaient pas besoin d’autre loi que leur volonté, qui les guiderait toujours dans la bonne voie. Prétendant que les statuts divins portaient atteinte à leurs libertés, il déclara que son dessein était d’obtenir l’abolition de toute espèce de loi, ajoutant qu’affranchies de ce joug, les intelligences célestes entreraient dans une existence plus élevée et plus glorieuse.

L’étendue du mal

A l’unanimité, Satan et ses anges accusèrent le Fils de Dieu d’être l’auteur responsable du schisme, affirmant que s’ils n’avaient pas été réprimandés, ils ne se seraient jamais révoltés. Obstinés et effrontés dans leur révolte, et se disant cyniquement les victimes d’un pouvoir oppresseur, le grand rebelle et ses partisans furent enfin bannis du ciel.
L’esprit qui a fait naître la révolte dans la demeure de Dieu la fomente encore aujourd’hui sur la terre. Satan poursuit parmi les hommes l’œuvre commencée chez les anges. Il règne maintenant sur “les enfants de la rébellion”. Comme lui, ceux-ci s’efforcent de supprimer les restrictions imposées par la loi de Dieu, et c’est par la transgression de ses préceptes qu’ils promettent aux hommes la liberté. La lutte contre le péché suscite encore aujourd’hui la résistance et la haine. Quand Dieu parle aux consciences par des messages d’avertissement, Satan pousse les hommes à se justifier et à chercher de la sympathie. Au lieu d’abandonner leurs erreurs, ils excitent l’indignation contre ceux qui les censurent, comme si ces derniers étaient la cause du mal. Depuis Abel jusqu’à maintenant, cet esprit s’est toujours manifesté envers ceux qui osent condamner le péché.
C’est en calomniant le caractère de Dieu comme il l’avait fait dans le ciel, et en le représentant comme sévère et tyrannique, que Satan a fait tomber l’homme dans le mal. Ayant réussi, il déclare que ce sont les injustes restrictions de Dieu qui ont amené la chute de l’homme, comme elles ont provoqué sa propre défection.
L’Eternel, en revanche, définit son caractère comme suit: “Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent.” Exode 34:6, 7.
En bannissant Satan du ciel, Dieu manifestait sa justice et soutenait l’honneur de son trône. Mais quand, entraîné par la supercherie du grand apostat, l’homme eut péché, Dieu donna une preuve de son amour en livrant son Fils unique à la mort en faveur de l’espèce humaine. C’est au Calvaire que le caractère de Dieu se révéla. La croix prouva à l’univers tout entier que la rébellion de Lucifer n’était nullement imputable au gouvernement de Dieu.
Dans la lutte entre le Christ et Satan, durant le ministère du Sauveur, le véritable caractère du grand séducteur se révéla. Rien ne fut plus propre à éteindre chez les anges et chez toutes les intelligences de l’univers la dernière étincelle d’affection pour Lucifer, que sa guerre cruelle contre le Rédempteur du monde. L’audace blasphématoire avec laquelle il osa demander à Jésus de lui rendre hommage, la hardiesse présomptueuse qui le poussa à le transporter au haut de la montagne et au sommet du temple, la perfidie dont il fit preuve en lui suggérant de se précipiter d’une hauteur vertigineuse, la malignité inlassable avec laquelle il le harcela de lieu jusqu’à inciter les sacrificateurs et le peuple à renier son amour et à s’écrier: “Crucifie-le! Crucifie-le!” — tout cela provoqua l’étonnement et l’indignation de l’univers.
C’est Satan qui poussa le monde à rejeter Jésus-Christ. Voyant que la miséricorde, l’amour, la compassion et la tendresse du Sauveur représentaient aux yeux du monde la caractère de Dieu, Satan fit usage de toute sa puissance et de toute son astuce pour le supprimer. Il contesta chacune des prétentions du Fils de Dieu et employa comme agents des hommes chargés de semer sa vie de souffrance et de tristesse. Les sophismes et les mensonges par lesquels il s’efforça d’entraves l’œuvre de Jésus, la haine manifestée par ses sicaires, ses cruelles accusations contre une vie de bonté sans exemple: tout cela dénotait une rancœur séculaire qui se déchaîna sur le Fils de Dieu au Calvaire comme un torrent de malignité, de haine et de vengeance que le ciel entier contempla dans un silence glacé d’horreur.
Son sacrifice consommé, Jésus monta aux cieux, mais il n’accepta les hommages des anges qu’après avoir présenté au Père cette requête: “Je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi.” Jean 17:24. En accents d’une puissance et d’un amour inexprimables, le Père fit entendre de son trône cette réponse: “Que tous les anges de Dieu l’adorent!” Hébreux 1:6. Jésus était sans tache. Son humiliation finie, son sacrifice consommé, il reçut un nom qui est au-dessus de tout autre nom.
Désormais, la culpabilité de Satan était inexcusable. Il s’était montré tel qu’il est: menteur et meurtrier. On comprit que l’esprit qu’il manifestait parmi les hommes qui s’étaient rangés sous son sceptre, il l’aurait introduit dans le ciel s’il en avait eu la possibilité. Il avait prétendu que la transgression de la loi de Dieu ouvrirait une ère de gloire et de liberté: on voyait maintenant qu’elle n’avait amené que l’esclavage et la dégradation.
Les accusations mensongères de Lucifer contre le caractère et le gouvernement de Dieu apparurent sous leur vrai jour. Il avait affirmé qu’en exigeant de ses créatures la soumission et l’obéissance, Dieu demandait d’elles un renoncement et des sacrifices auxquels il n’eût pas consenti lui-même et recherchait uniquement sa gloire personnelle. Or chacun pouvait maintenant constater que, pour sauver une race pécheresse, le Maître de l’univers n’avait pas reculé devant le plus grand sacrifice auquel son amour eût pu consentir; “car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même” 2 Corinthiens 5:19. On vit aussi que Lucifer, assoiffé de gloire et de domination, avait ouvert la porte au péché, tandis que, pour détruire le mal, le Fils de Dieu s’était humilié en devenant obéissant jusqu’à la mort.

Le plan de la croix

Dieu avait témoigné de l’horreur pour les principes de la rébellion, et le ciel tout entier voyait maintenant éclater sa justice, tant dans la condamnation de Satan que dans la rédemption de l’homme. Lucifer avait déclaré que si la loi était immuable et si chaque transgression devait être punie, tout transgresseur devait être à jamais exclu de la faveur du Créateur. Il avait affirmé que l’espèce humaine ne pouvait pas être rachetée et qu’elle était, par conséquent, sa légitime proie. Mais la mort de Jésus en faveur de l’homme était un argument irrésistible: la pénalité de la loi était tombée sur un Etre qui était l’égal de Dieu, laissant l’homme libre d’accepter sa justice et de triompher de la puissance de Satan, de même que le Fils de Dieu en avait été vainqueur. Ainsi, tout en demeurant juste, Dieu avait justifié ceux qui croient en Jésus.
Mais si le Christ est venu souffrir et mourir, ce n’est pas seulement pour assurer le salut de l’homme. S’il est venu pour rendre la loi de Dieu “grande et magnifique”, ce n’est pas uniquement pour les habitants de cette terre: son grand sacrifice démontre à l’univers entier que cette loi est immuable. Si elle avait pu être abolie, le Fils de Dieu n’aurait pas dû donner sa vie pour en expier la transgression. Sa mort en prouve l’immutabilité. L’expiation consentie par l’amour du Père et du Fils pour assurer la rédemption des pécheurs démontre — et pouvait seule démontrer — à l’univers entier que la justice et la miséricorde sont à la base de la loi et du gouvernement de Dieu.
Tout en proclamant à l’univers l’immutabilité de la loi, la croix du Calvaire affirme que le salaire du péché, c’est la mort. Ce cri du Sauveur expirant: “Tout est accompli” a sonné le glas de Satan. L’issue du grand conflit séculaire était désormais décidée et l’extirpation finale du mal assurée. Le Fils de Dieu est descendu dans la tombe “afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable” Hébreux 2:14.
Au jugement dernier, quand le Juge de toute la terre demandera à Satan: “Pourquoi t’es-tu révolté contre moi et m’as-tu ravi mes sujets?” l’auteur du mal restera bouche close. Toute les lèvres seront fermées et toutes les armées de la rébellion resteront silencieuses.
L’ambition de Lucifer l’avait poussé à dire: “J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. (…) Je serai semblable au Très-Haut.” Dieu a répondu: “Je te réduis en cendre sur la terre. (…) Tu es réduit au néant, tu ne seras plus à jamais!” Ésaïe 14:13, 14. Lorsque le jour viendra, “ardent comme une fournaise, tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume; le jour qui vient les embrasera, dit l’Eternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau” Malachie 4:1.


Dieu a fait de la révolte de Satan une leçon pour l’univers dans tous les siècles à venir, un témoignage perpétuel de la nature et des terribles conséquences du péché.
L’application des principes de Lucifer et leurs effets sur les anges et les hommes devaient donner une juste idée de ce qu’il en coûte de braver l’autorité divine. Cette expérience devait prouver que le bien-être de toutes les créatures dépend de la permanence du gouvernement et des lois de Dieu. L’histoire de cette sombre révolte devait être pour tous les anges une sauvegarde perpétuelle révélant définitivement le caractère de la désobéissance et de sa pénalité.
L’univers tout entier aura été témoin de la nature et des conséquences du péché. La totale extirpation du mal qui, accomplie au début, eût été un sujet d’effroi pour les anges et eût terni l’honneur de Dieu, proclamera hautement son amour et établira son honneur devant l’univers fidèle et joyeusement soumis à sa loi. Plus jamais le mal ne reparaîtra. Dieu a fait cette déclaration: “La détresse ne paraîtra pas deux fois.” Nahum 1:9. La loi de Dieu, dénigrée par Satan, qualifiée de joug d’esclavage, sera honorée comme une loi de liberté. Une création éprouvée et restée fidèle ne cherchera plus à déserter celui dont l’amour insondable et la sagesse infinie lui auront été si abondamment manifestés.