Suis-je justifié par la foi?

Quand Dieu pardonne à un pécheur, le dispense de subir le châtiment mérité, le traite comme s’il n’avait jamais péché, il le reçoit dans sa faveur divine et le justifie à travers les mérites de la justice du Christ. Le pécheur ne peut être justifié que grâce à l’expiation consentie par le Fils bien-aimé de Dieu, qui s’est offert en sacrifice pour les péchés d’un monde coupable. Personne ne peut être justifié par une œuvre quelconque qu’il pourrait accomplir. C’est uniquement en vertu des souffrances, de la mort et de la résurrection du Christ qu’il peut être délivré de sa culpabilité, de la condamnation infligée par la loi, de la peine méritée par ses transgressions. La foi est la seule condition pour obtenir la justification, une foi qui ne soit pas seulement croyance, mais aussi confiance.
Plusieurs ne possèdent qu’une foi nominale en Christ, mais ils ne connaissent pas cette dépendance vitale par rapport à lui, qui leur permettrait de s’approprier les mérites d’un Sauveur crucifié et ressuscité. C’est à propos de cette foi nominale que Jacques a dit: “Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est inutile?” Jacques 2:19, 20. Nombreux sont ceux qui admettent que Jésus-Christ est le Sauveur du monde, tout en se tenant éloignés de lui; ils négligent de se repentir de leurs péchés et d’accepter Jésus en tant que Sauveur personnel. Leur foi n’est qu’un simple assentiment de l’esprit qui rend hommage à la vérité sans que cette vérité soit introduite dans le cœur pour sanctifier l’âme et transformer le caractère. “Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés, et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.” Romains 8:29, 30. L’appel et la justification sont deux choses différentes. L’appel consiste dans l’attraction que le Christ exerce sur le pécheur; c’est l’action du Saint-Esprit sur le cœur, qui amène la conviction du péché et invite à la repentance.
Plusieurs ont des idées confuses au sujet des premiers pas à faire pour parvenir au salut. On s’imagine que la repentance est une œuvre que le pécheur doit produire de lui-même avant de s’approcher du Christ. On pense que le pécheur doit d’abord se rendre digne de recevoir le bienfait de la grâce de Dieu. S’il est vrai que la repentance doit précéder le pardon, puisque Dieu ne peut agréer qu’un cœur brisé et contrit, néanmoins le pécheur ne peut, de lui-même, se repentir et se préparer à aller au Christ. Le pécheur ne peut être pardonné que s’il se repent, mais la question à décider c’est de savoir si la repentance est l’œuvre du pécheur ou le don du Christ. Le pécheur doit-il attendre, pour aller au Christ, d’être bourrelé de remords à cause de ses péchés? Le premier pas dans la direction du Christ est le résultat de l’attraction de l’Esprit de Dieu; dès que l’homme répond en cédant à cette attraction il s’avance au-devant du Christ pour obtenir le don de la repentance.
Le pécheur est comparé à une brebis perdue; une brebis ne réintègre pas le bercail à moins d’être cherchée et ramenée par le berger. Personne n’est capable de se repentir de lui-même et de se rendre digne du bienfait de la justification. Le Seigneur Jésus ne cesse de s’efforcer d’influencer l’esprit du pécheur et l’induire à contempler l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Nous ne pouvons faire un seul pas dans la vie spirituelle si nous ne sommes attirés et fortifiés par Jésus, amenés à expérimenter cette repentance dont on ne se repent jamais.
Mis en présence des grands prêtres et des sadducéens, Pierre montra clairement que la repentance est un don de Dieu. Il dit, en parlant du Christ: “Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés.” Actes 5:31. La repentance est un don de Dieu aussi bien que le pardon et la justification; elle ne peut être expérimentée que grâce à un don du Christ. C’est par sa puissance et sa vertu que le Christ nous attire à lui. De lui procède la grâce de la contrition, de lui vient la justification.


Signification de la foi


Paul a écrit: “Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas en ton cœur: Qui montera au ciel? c’est en faire descendre Christ; ou: Qui descendra dans l’abîme? c’est faire remonter Christ d’entre les morts. Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c’est la parole de la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut.” Romains 10:6-10.
La foi qui sauve n’est pas une foi occasionnelle, un simple assentiment de l’intelligence; c’est une croyance enracinée dans le cœur et qui embrasse le Christ en tant que Sauveur personnel, assurée qu’il peut sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui. Ce n’est pas une foi authentique, celle qui vous fait croire qu’il en sauvera d’autres, mais pas vous; une foi authentique se manifeste quand l’âme se repose sur le Christ, seul espoir de salut. Une telle foi amène celui qui la possède à placer sur le Christ toutes ses affections, à soumettre son entendement au contrôle du Saint-Esprit, à se laisser façonner, au point de vue du caractère, à la ressemblance divine. Ce n’est pas une foi morte, mais une foi agissante par l’amour, qui conduit à la contemplation de la beauté du Christ, pour ressembler toujours davantage au divin caractère. [Deutéronome 30:11-14 cité.] “L’Eternel, ton Dieu, circoncira ton cœur et le cœur de ta postérité, et tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives.” Deutéronome 30:6.
C’est Dieu qui circoncit le cœur. C’est le Seigneur qui accomplit l’œuvre tout entière, du commencement à la fin. L’âme condamnée à périr peut dire: “Je suis un pécheur perdu, mais le Christ est venu chercher et sauver ce qui était perdu. N’a-t-il pas dit: Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs Marc 2:17? Je suis un pécheur, et il est mort sur le Calvaire pour me sauver. Il n’est pas nécessaire que j’attende un instant de plus avant d’être sauvé. Il est mort et ressuscité pour ma justification; il me sauvera maintenant. J’accepte le pardon qu’il m’a promis.”


Justice imputée


Le Christ est un Sauveur ressuscité; il était mort, il est vrai, mais il est ressuscité; il est toujours vivant pour intercéder en notre faveur. Il nous faut croire de cœur à la justice et confesser de la bouche à salut. Ceux qui ont été justifiés par la foi ne manqueront pas de confesser le Christ. “Celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.” Jean 5:24. L’œuvre importante opérée chez le pécheur taché et souillé par le mal, c’est celle de la justification. Il est déclaré juste par Celui qui parle selon la vérité. Le Seigneur impute la justice du Christ au croyant et le proclame juste devant tout l’univers. Ses péchés sont transférés à Jésus, le représentant, le substitut et le garant du pécheur. L’iniquité de toute âme croyante est placée sur le Christ. “Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.” 2 Corinthiens 5:21.
Le Christ a offert une satisfaction pour la coulpe du monde entier; tous ceux qui s’approcheront de Dieu avec foi recevront la justice du Christ, “qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris”. 1 Pierre 2:24. Notre péché a été expié, éloigné loin de nous, jeté au fond des mers. Grâce à la repentance et la foi, nous sommes débarrassés du péché; nous pouvons regarder au Seigneur devenu notre justice. Jésus a souffert, lui juste pour des injustes.
Nos péchés nous placent sous la condamnation de la loi, mais le Christ ayant obéi à la loi fait valoir pour l’âme repentante les mérites de sa propre justice. Si un pécheur veut obtenir la justice du Christ, il doit expérimenter la repentance où s’opère un changement radical de sa pensée et de son esprit, ainsi que de sa conduite. Une œuvre de transformation doit commencer dans le cœur et déployer son efficacité dans chaque faculté; mais l’homme n’est pas capable de produire une telle repentance; il ne peut l’expérimenter que par le Christ qui est monté au ciel, emmenant une multitude de captifs, et a fait des dons aux hommes.
Qui veut devenir vraiment repentant? Que doit-il faire? — Il doit aller à Jésus tel qu’il est, sans retard. Il doit croire à la véracité du Christ, croire à sa promesse, et demander afin de recevoir. Quand un désir sincère pousse les hommes à la prière, ils ne prient pas en vain. Le Seigneur tiendra parole; il donnera son Saint-Esprit pour conduire à la repentance envers Dieu et à la foi au Seigneur Jésus-Christ. Le croyant priera et veillera, renoncera à ses péchés et prouvera sa sincérité par un effort vigoureux en vue d’observer les commandements de Dieu. La foi accompagnera sa prière; il ne se contentera pas de croire à la loi, mais il obéira à ses préceptes. Il prendra position avec le Christ sur cette question. Il renoncera à toute habitude et à toute relation sociale tendant à éloigner son cœur de Dieu.
Celui qui veut devenir enfant de Dieu doit accepter cette vérité: il ne faut pas moins que l’expiation du Christ pour que puissent être obtenus la repentance et le pardon. Avec cette assurance le pécheur fera un effort à la mesure de l’œuvre qui a été accomplie en sa faveur; sans se lasser il suppliera le trône de la grâce pour que la puissance divine se renouvelle constamment dans son âme. Le Christ ne pardonne qu’au repentant, mais il accorde la repentance à celui auquel il pardonne. Il a été pourvu à tout; la justice éternelle du Christ est mise au compte de l’âme croyante. Une robe précieuse, immaculée, tissée sur les métiers du ciel, attend le pécheur repentant et croyant, qui peut dire: “Je me réjouirai en l’Eternel, mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu; car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la délivrance.” Ésaïe 61:10.
Une grâce abondante est mise à la disposition du croyant pour qu’il soit préservé du péché; en effet le ciel entier, avec ses ressources illimitées, est à sa portée. Il nous faut puiser aux sources du salut. Le Christ est la fin de la loi à justice pour quiconque croit. Pécheurs par nous-mêmes, nous sommes justes par Christ. Rendus justes par la justice imputée du Christ, nous sommes déclarés justes par Dieu qui nous traite comme des justes. Il voit en nous des enfants chéris. Le Christ agit en opposition avec la puissance du péché; où le péché a abondé la grâce surabonde. “Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu.” Romains 5:1, 2.
“Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.” Romains 3:24-26. “Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.” Ephésiens 2:8. [Jean 1:14-16 cité.]


La promesse de l’Esprit


Le Seigneur veut que les siens aient une foi saine, — qu’ils n’ignorent pas le grand salut qui leur est si généreusement offert. Ils ne doivent pas regarder dans l’avenir, attendant qu’une grande œuvre soit accomplie pour eux; car l’œuvre est achevée. Il n’est pas demandé au croyant de faire sa paix avec Dieu, ce qu’il n’a jamais fait et ne pourra jamais faire. Il doit accepter la paix en Christ, car avec lui on trouve Dieu et la paix. Le Christ a aboli le péché, ayant subi sa lourde malédiction en son corps sur le bois, et par là délivré de la malédiction tous ceux qui l’acceptent comme leur Sauveur personnel. Il met fin à la domination que le péché exerce sur le cœur; dès lors la vie et le caractère du croyant attestent le caractère authentique de la grâce du Christ. A ceux qui s’adressent à lui Jésus communique le Saint-Esprit; car il faut que chaque croyant soit délivré de toute souillure, comme aussi de la malédiction et de la condamnation prononcée par la loi. Grâce à la sanctification que le Saint-Esprit opère par le moyen de la vérité, le croyant est qualifié pour les parvis célestes; en effet le Christ opère en nous et place sa justice sur nous. Sans cela personne n’a droit au ciel. Nous ne saurions pas jouir du ciel si nous n’étions préparés à respirer cette sainte atmosphère par l’influence de l’Esprit et la justice du Christ.
Le candidat au ciel doit répondre aux exigences de la loi: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.” Luc 10:27. Ce qu’on ne peut faire qu’en saisissant la justice du Christ par la foi. Par la contemplation de Jésus nous recevons un principe vivant et grandissant; le Saint-Esprit poursuit son œuvre, si bien que le croyant avance de grâce en grâce, de force en force, de progrès en progrès. Il se conforme toujours plus à l’image du Christ, jusqu’à ce que sa croissance spirituelle atteigne à la mesure de la stature du Christ Jésus. C’est ainsi que le Christ met fin à la malédiction du péché et soustrait l’âme croyante à son action et à ses effets. Le Christ seul peut faire cela, car il convenait qu’il fût “rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple; car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.” Hébreux 2:17. La réconciliation consiste en ceci: toute barrière existant entre l’âme et Dieu est enlevée, et le pécheur comprend ce que signifie l’amour du Dieu qui pardonne. En raison du sacrifice consenti par le Christ en faveur des hommes déchus, Dieu peut en toute justice pardonner au transgresseur qui accepte les mérites du Christ. Le Christ est le canal qui fait couler du cœur de Dieu dans celui du pécheur la miséricorde, l’amour et la justice. “Il est fidèle et juste pour … pardonner [nos péchés], et pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9.
Daniel avait annoncé que le Christ viendrait “pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour introduire la justice des siècles”. (Daniel 9:24, version Darby.) Toute âme peut dire: “Il a satisfait les exigences de la loi par une parfaite obéissance; mon seul espoir est de regarder à lui, mon substitut et mon garant, qui pour moi a parfaitement obéi à la loi. La confiance en ses mérites me délivre de la condamnation de la loi. Il me couvre de sa justice, qui répond à toutes les exigences de la loi. Il me présente à Dieu vêtu du vêtement immaculé dont pas un seul fil n’a été tissé par l’homme. Tout est du Christ; aussi toute gloire, tout honneur, toute majesté sont dus à l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde.”
Plusieurs attendent une impulsion particulière pour aller au Christ; mais il suffit de se présenter avec sincérité, décidé d’accepter la miséricorde et la grâce qui nous sont offertes. Disons donc: “Le Christ est mort pour me sauver. Le Seigneur veut mon salut; j’irai donc immédiatement à Jésus, tel que je suis. Je cours le risque, appuyé sur la promesse. Alors que le Christ m’attire, je réponds.” L’apôtre a dit: “C’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice.” Romains 10:10. Mais personne ne peut croire de tout son cœur pour parvenir à la justice tout en persistant à pratiquer les choses défendues par la Parole de Dieu ou en négligeant un devoir connu.


Les bonnes oeuvres sont le fruit de la foi


La vraie foi se manifeste par de bonnes œuvres; en effet, les bonnes œuvres sont le fruit de la foi. Dès lors que Dieu opère dans le cœur, et que l’homme se soumet à la volonté de Dieu et coopère avec Dieu, il extériorise dans sa vie ce que Dieu produit en lui par le Saint-Esprit; il y a accord entre le dessein du cœur et la conduite extérieure. Il faut renoncer à tout péché comme à une chose odieuse qui a crucifié le Seigneur de vie et de gloire; le croyant doit progresser dans son expérience en accomplissant sans cesse les œuvres du Christ. On conserve le bienfait de la justification en livrant continuellement sa volonté, en obéissant toujours.
Ceux qui sont justifiés par la foi doivent avoir à cœur de marcher dans la voie du Seigneur. Un homme dont les actions ne correspondent pas à sa profession de foi montre par là qu’il n’est pas justifié par la foi. Jacques a dit: “Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite.” Jacques 2:22.
Une foi qui ne produit pas de bonnes œuvres ne purifie pas l’âme. “Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.” Jacques 2:24. “Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice.” Romains 4:3.
L’imputation de la justice du Christ procède de la foi justifiante: c’est là la justification tant recommandée par Paul: “Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a point de distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience…. Anéantissons-nous donc la loi par la foi? Loin de là! Au contraire, nous confirmons la loi.” Romains 3:20-31.
La grâce est une faveur imméritée; le croyant est justifié sans aucun mérite de sa part, n’ayant rien à faire valoir auprès de Dieu. Il est justifié grâce à la rédemption offerte en Christ Jésus, qui se tient dans les parvis célestes en tant que substitut et garant du pécheur. Mais alors qu’il est justifié à cause des mérites du Christ, il n’est pas libre de commettre l’injustice. La foi agit par amour et purifie l’âme. La foi bourgeonne, fleurit et produit une récolte de bons fruits. Partout où existe la foi, les bonnes œuvres font leur apparition. Les malades reçoivent des visites, les pauvres des soins, les orphelins et les veuves ne sont pas négligés, ceux qui sont nus sont vêtus, les indigents sont nourris. Le Christ allait de lieu en lieu en faisant du bien; quand les hommes sont unis à lui ils aiment les enfants de Dieu; la douceur et la vérité guident leurs pas. L’expression de leur visage révèle leur expérience; les hommes se rendent compte que ces personnes ont été avec Jésus et ont appris de lui. Le Christ et le croyant deviennent un; la beauté de son caractère éclate chez ceux qui entretiennent une communion vivante avec la Source de la puissance et de l’amour. Le Christ est le grand dépositaire de la justice justifiante et de la grâce sanctifiante.
Tous peuvent aller à lui et recevoir de sa plénitude. Il dit: “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.” Matthieu 11:28. Pourquoi donc ne pas rejeter toute incrédulité pour écouter les paroles de Jésus? Vous désirez le repos; vous soupirez après la paix. Dites alors, du fond du cœur: “Seigneur Jésus, je viens puisque tu m’as invité.” Attachez-vous à lui d’une foi ferme: il vous sauvera. Avez-vous regardé à Jésus, le chef et le consommateur de la foi? Avez-vous contemplé Celui qui est plein de vérité et de grâce? Avez-vous accepté la paix que le Christ seul peut donner? Si vous ne l’avez pas encore fait, soumettez-vous à lui; recherchez par sa grâce un caractère noble et élevé. Recherchez un esprit constant, résolu, joyeux. Nourrissez-vous de Christ, le pain de vie; alors le charme de son caractère et de son esprit se manifestera en vous.

Pourquoi la mort existe-t-elle? 1/4

La chute de Lucifer

Avant sa rébellion, Lucifer était un ange de haut rang dont le niveau hiérarchique venait aussitôt après celui du Fils bien-aimé de Dieu. Son expression, comme celle des autres anges, était paisible et exprimait le bonheur. Son front haut et large était la marque d’une grande intelligence. Sa forme était parfaite; son attitude noble et majestueuse. Une lumière spéciale émanait de son visage et rayonnait autour de lui, plus vive et plus belle que la lumière des autres anges; de plus, Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu, avait la primauté sur tous les anges. Lucifer était jaloux du Christ et peu à peu il assuma le commandement qui revenait à Jésus seul.

Le souverain Créateur convoqua tous les habitants du ciel, afin d’honorer tout particulièrement son Fils en présence de tous les anges. Le Fils était assis sur le trône avec le Père, la multitude céleste des saints anges étant rasssemblée autour d’eux. Le Père fit alors savoir qu’il avait lui-même ordonné que Jésus, son Fils, soit son égal; ainsi, où que son Fils soit présent, le Père était lui-même présent. Il fallait obéir à la parole du Fils comme on obéissait à celle du Père. Il avait conféré à son Fils l’autorité requise pour qu’il prenne la tête des habitants du ciel. Son Fils devait notamment réaliser avec lui la création de la terre et de toute chose vivante qui existerait ici-bas, conformément aux plans de la Providence. Son Fils exécuterait sa volonté et ses desseins, mais ne ferait rien de sa propre initiative. La volonté du Père serait accomplie en Jésus.

Dieu sur son trône 

Lucifer était jaloux de Jésus-Christ; il l’enviait. Cependant, quand tous les anges se prosternèrent devant Jésus pour reconnaître sa suprématie et son autorité légitime, il s’inclina avec eux; mais son cœur était rempli de haine et d’envie. Le Christ faisait partie du conseil spécial de Dieu concernant ses plans, tandis que Lucifer ne les connaissait pas. Il ne comprenait pas et il ne lui était pas permis de connaître les desseins du Très-Haut. Mais Jésus était le souverain reconnu du ciel; son pouvoir et son autorité étaient comparables au pouvoir et à l’autorité de Dieu lui-même. Lucifer se croyait le préféré parmi les habitants du ciel. Il avait été grandement exalté, mais cela n’avait suscité chez lui ni la reconnaissance ni la louange envers le Créateur. Il aspirait au rang de Dieu lui-même. Il se glorifiait de sa position élevée. Il se savait honoré des anges et avait une mission spéciale à remplir. Ayant été très proche du Tout-Puissant, les rayons incessants de la lumière glorieuse qui entourait le Dieu éternel avaient brillé sur lui. C’est avec plaisir qu’il se rappelait comment les anges avaient obéi à sa parole. Ses vêtements n’étaient-ils pas magnifiques? Pourquoi fallait-il qu’on rende hommage à Jésus plus qu’à lui?

Il quitta la présence immédiate du Père, mécontent et rempli d’envie à l’égard de Jésus-Christ. Dissimulant ses véritables desseins, il rassembla les anges et exposa son sujet: lui-même. Se faisant passer pour une victime, il dit que Dieu lui avait préféré Jésus et l’avait laissé de côté. Satan affirma que c’en était fini désormais de la belle liberté dont les anges avaient joui jusque-là. En effet, un chef n’avait-il pas été nommé pour les diriger et ne faudrait-il pas honorer servilement celui-ci? Il déclara qu’il les avait réunis pour les assurer qu’il ne supporterait plus cette aliénation de ses droits et des leurs, qu’il ne se prosternerait jamais plus devant Jésus, qu’il s’attribuerait l’honneur qui lui revenait et prendrait la tête de tous ceux qui étaient disposés à le suivre et à lui obéir.

Un conflit éclata parmi les anges. Lucifer et ses disciples cherchaient à réformer le gouvernement de Dieu. Ils étaient mécontents et irrités de ce qu’ils ne pouvaient pas pénétrer la sagesse insondable de Dieu ni deviner les desseins qu’il avait formés en exaltant son Fils et en lui conférant un pouvoir illimité. Ils se révoltèrent contre l’autorité de Jésus.

Les anges restés fidèles s’efforcèrent de rallier l’ange puissant et rebelle à la cause de son Créateur. Ils justifièrent la décision de Dieu qui avait conféré les honneurs à Jésus, et, avec force arguments, ils essayèrent de convaincre Lucifer qu’il ne jouissait pas d’un honneur inférieur à celui dont il bénéficiait auparavant. Ils montrèrent clairement que Jéus était le Fils de Dieu, et qu’il avait toujours siégé à la droite du Père. Sa suprématie n’avait jamais encore été mise en doute, et tous les ordres qu’il donnait étaient exécutés avec joie par les anges. Ils déclarèrent que si Jésus recevait un hommage particulier du Père, en présence des anges, cela ne diminuait en rien l’honneur dont Lucifer était entouré jusqu’à présent. Les anges pleurèrent. Ils firent l’impossible pour le convaincre de renoncer à ses mauvais desseins et de se soumettre à leur Créateur. Puisque la paix et l’harmonie avaient régné jusqu’alors, pourquoi la discorde éclaterait-elle maintenant?

Le trône de Dieu et Lucifer

Lucifer refusa d’écouter. Il s’éloigna alors des anges restés fidèles en les accusant de se conduire en esclaves. Ceux-ci furent surpris en voyant que Satan réussissait dans ses efforts pour inciter les habitants du ciel à la rébellion. Il leur promit un gouvernement nouveau et meilleur, qui garantirait à chacun sa liberté. De nombreux anges déclarèrent qu’ils étaient décidés à l’accepter pour guide et commandant en chef. Flatté de la faveur avec laquelle ses avances étaient reçues, Lucifer caressa l’espoir que tous les anges se rallieraient à lui, qu’il deviendrait l’égal de Dieu et que sa voix impérieuse se ferait entendre quand il commanderait toute l’armée céleste. Une fois de plus, les anges demeurés fidèles le conjurèrent et lui firent comprendre quelles seraient les conséquences de son entêtement. Celui qui a créé les anges pouvait leur enlever leur autorité et punir sévèrement leur audacieuse et redoutable sédition. Comment imaginer qu’un ange puisse résister à la loi de Dieu qui est aussi sacrée que Dieu lui-même? Les anges fidèles exhortèrent les rebelles à ne pas prêter l’oreille aux arguments trompeurs de Lucifer; ils engagèrent ce dernier et ses partisans à venir en présence de Dieu pour lui confesser leur erreur d’avoir eu seulement l’idée de contester son autorité.

Un grand nombre de dissidents furent disposés à écouter le conseil des anges fidèles; ils devaient se repentir de leur ressentiment et demander à rentrer de nouveau dans la faveur de Dieu et de son Fils. Mais Satan déclara qu’il connaissait bien la loi divine, et que, s’il s’y soumettait d’une manière servile, il serait déshonoré et sa haute mission ne lui serait jamais rendue. Il déclara que lui-même et les anges restés sous sa coupe étaient allés trop loin et qu’il devait en subir les conséquences, car il ne s’inclinerait jamais plus inconditionnellement devant l’autorité du Fils de Dieu. Le Très-Haut ne leur pardonnerait jamais, déclara-t-il, et ils devaient maintenant revendiquer leur liberté et s’emparer par la force des droits qu’on ne leur avait pas accordés de bon gré.

C’est ainsi que Lucifer, le “porte-lumière”, celui qui avait été rendu participant de la gloire de Dieu et même attaché à son trône, devint Satan, “l’adversaire”.

Les anges fidèles s’empressèrent d’aller trouver le Fils de Dieu et l’informèrent de ce qui se passait parmi les anges. Ils trouvèrent le Père en train de conférer avec son Fils bien-aimé pour déterminer les moyens qu’ils emploieraient afin d’ôter définitivement à Satan l’autorité qu’il s’était attribuée. Ils voulaient cela pour le bien des anges restés fidèles. Le Très-Haut aurait pu expulser immédiatement du ciel le grand séducteur, mais tel n’était pas son but. Il voulait donner aux rebelles une occasion de mesurer leur force à celle de son propre Fils et à celle des anges fidèles. Lors de ce combat, chaque ange pourrait ainsi choisir son camp et manifester sa décision devant tous. Il n’était pas sage de permettre à ceux qui avaient fait sécession avec Satan de demeurer dans le ciel. Ils avaient appris ce qu’il en coûte de se révolter contre la loi immuable de Dieu, ce qui était irréparable. Si Dieu avait usé de son pouvoir pour châtier ce chef rebelle, les anges infidèles n’auraient pas eu l’occasion de se manifester sous leur vrai jour. C’est pourquoi le Seigneur décida d’agir d’une autre manière afin de donner à tous les habitants du ciel une preuve évidente de sa justice et de son jugement.

Jésus-Christ et ses fidèles anges

Pourquoi la mort existe-t-elle? 4/4

La tentation et la chute

Ce chapitre est basé sur Genèse 3.
Satan prit la forme d’un serpent et entra dans le jardin d’Eden. Cet animal était une merveilleuse créature qui avait des ailes et qui, en plein vol, avait l’éclat de l’or poli. Il ne rampait pas sur le sol, mais volait cà et là et mangeait des fruits comme l’homme. Satan entra dans le serpent, prit position dans l’arbre de la connaissance, et commenca à manger tranquillement de son fruit.

Sans s’en rendre compte, Eve s’était éloignée de son mari au cours de leurs occupations. S’apercevant tout à coup qu’elle était seule, elle éprouva d’abord un sentiment d’effroi, mais elle ne tarda pas à se sentir en sécurité, bien que son mari ne fusse pas à ses côtés. Elle se dit qu’elle était assez sage et forte pour reconnaître le malin et pour l’affronter. Oubliant les recommandations de l’ange, elle se trouva bientôt en face de l’arbre défendu, qu’elle regarda avec un mélange de curiosité et d’admiration. Voyant que son fruit était très beau, elle se demanda pourquoi Dieu leur avait interdit d’y toucher et d’en manger. Satan profita de l’occasion pour intervenir. Comme s’il pouvait deviner ses pensées, il dit à la femme: “Est-ce vrai que Dieu vous a dit: ‘Vous ne devez manger aucun fruit du jardin’?” Genèse 3:1 (Sauf indication contraire, les textes bibliques cités dans ce livre sont empruntés à La Bible en Français Courant (1983)..)C’est ainsi qu’avec une voix mélodieuse et caressante, le diable s’adressa à Eve qui fut surprise et trouva étrange qu’un serpent puisse parler. Il la complimenta pour sa beauté incomparable, ce qu’elle écouta non sans plaisir. Quoi qu’il en soit, elle fut saisie d’étonnement, car elle savait que Dieu n’avait pas donné au serpent la faculté de parler.

La curiosité d’Eve fut éveillée et, au lieu de s’enfuir, elle s’attarda, émerveillée d’entendre parler un serpent. Il ne lui vint pas à l’esprit que ce séduisant animal pouvait être un ange déchu. En fait, ce n’était pas le serpent qui avait parlé, mais Satan lui-même. Eve fut charmée, séduite, et perdit la tête. Si elle avait rencontré un personnage imposant, possédant une forme comparable à celle des anges, elle aurait été sur ses gardes. En tout cas, cette voix étrange aurait dû la pousser à retourner auprès de son mari et à lui demander pourquoi un autre que lui pouvait s’adresser à elle aussi librement. Au lieu de cela, elle commença à discuter avec le serpent et répondit à sa question: “Nous pouvons manger les fruits du jardin. Mais quant aux fruits de l’arbre qui est au centre du jardin, Dieu nous a dit: ‘Vous ne devez pas en manger, pas même y toucher, de peur d’en mourir’. Le serpent répliqua: Pas du tout, vous ne mourrez pas. Mais Dieu le sait bien; dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu’elles sont, vous serez comme lui, capables de savoir ce qui est bien ou mal.” Genèse 3:2-5.

Le tentateur voulait faire croire à Eve qu’en mangeant du fruit de cet arbre, elle et son mari accéderaient à une sphère de connaissances plus élevées que celle qu’ils avaient atteinte jusque-là. Depuis sa chute, la tactique particulièrement efficace de Satan a été la même: inciter les humains à pénétrer les secrets du Très-Haut, à se montrer insatisfaits de ce qu’il leur a révélé, et à ne pas obéir implicitement à ses commandements. L’adversaire pousse les hommes à la désobéissance en leur suggérant que le terrain défendu va leur dévoiler de merveilleux secrets, Mais ce n’est là qu’illusion et vile tromperie. N’arrivant pas à comprendre ce que Dieu a révélé, les hommes négligent ses ordres explicites, et cherchent à sonder ce qu’il a voulu cacher aux mortels. Grisés par leurs idées de progrès et séduits par leurs vaines philosophies, ils tâtonnent dans les ténèbres au lieu d’obtenir la véritable connaissance. Toujours en train d’apprendre, ils ne parviennent jamais à la connaissance de la vérité.

Dieu ne voulait pas que ce couple innocent eût la moindre connaissance du mal. Il leur avait généreusement dispensé le bien, et les avait protégés du mal. Eve pensa que les paroles du serpent étaient sages, et elle crut à son audacieuse déclaration: “Pas du tout, vous ne mourrez pas. Mais Dieu le sait bien: dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu’elles sont, vous serez comme lui, capables de savoir ce qui est bien ou mal”. Cela équivalait à dire que le Créateur avait menti. Le diable alla jusqu’à insinuer que le Seigneur avait trompé nos premiers parents pour les empêcher d’atteindre un niveau de connaissance égal au sien. Dieu avait dit: “Vous ne devez pas en manger, pas même y toucher, de peur d’en mourir”. Mais le serpent rétorqua: “Pas du tout, vous ne mourrez pas”.

S’adressant à Eve, le tentateur affirma qu’aussitôt qu’elle mangerait le fruit, elle parviendrait à une sphère de connaissance plus élevée, ce qui la placerait sur un pied d’égalité avec Dieu. Attirant son attention sur lui-même, le serpent déclara qu’il mangeait librement du fruit de l’arbre, et que celui-ci était non seulement inoffensif, mais délicieux et stimulant. Il ajouta que c’était justement à cause de ses merveilleuses propriétés qui donnaient sagesse et puissance que le Seigneur leur avait interdit d’en manger, et même d’y toucher, car il en connaissait bien les vertus. Satan déclara que c’est après avoir mangé du fruit défendu qu’il avait acquis la faculté de parler. Selon lui, Dieu ne tiendrait pas parole. Ce n’était de sa part rien de plus qu’une menace destinée à les intimider et à les empêcher d’atteindre un niveau de bonheur plus élevé et une joie plus parfaite. Le diable cueillit alors un fruit, et le tendit à Eve qui le prit. “Eh bien, lui dit-il, ne vous avait-on pas interdit de le toucher, de peur que vous ne mourriez?” Il s’empressa d’ajouter qu’elle ne serait pas plus affectée par le mal et la mort pour l’avoir mangé qu’elle ne l’avait été pour l’avoir touché de sa main. Eve s’enhardit parce qu’elle ne sentit pas immédiatement les signes du déplaisir divin. Trouvant que les paroles du tentateur étaient justes et sensées, elle mangea du fruit. Son goût lui parut excellent, et elle crut en ressentir déjà les effets merveilleux.

Ève devint la tentatrice

Eve cueilla alors elle-même un fruit, et elle en mangea. Elle crut de nouveau ressentir en elle une force vivifiante et s’imagina entrer dans une sphère plus élevée, résultat direct de la vertu du fruit interdit. Sous l’empire d’une étrange fascination, elle alla trouver son mari, le fruit défendu dans les mains. Elle lui rapporta les paroles perspicaces du serpent, et voulut le conduire immédiatement auprès de l’arbre de la connaissance. Elle lui dit avoir goûté du fruit et que, loin de s’être sentie envahie par la mort, elle avait éprouvé une sensation agréable et stimulante. Aussitôt qu’Eve eut désobéi, elle devint un instrument puissant pour entraîner son mari dans sa chute.

Je vis que le visage d’Adam était couvert de tristesse. Il était visiblement étonné et rempli de crainte. Son esprit était en proie à un terrible combat. Il dit à Eve qu’elle avait certainement eu affaire à l’ennemi contre lequel on les avait mis en garde, et qu’elle allait mourir. Mais elle affirma qu’elle ne ressentait aucun malaise, qu’elle éprouvait au contraire une sensation délicieuse, et elle l’engagea à manger du fruit.

Adam comprit aussitôt que sa femme avait passé outre à la seule défense qui leur avait été imposée pour éprouver leur fidélité et leur amour. Eve insista en disant que le serpent lui avait donné l’assurance qu’ils ne mourraient pas. A son avis, ce qu’il avait dit devait être vrai, puisqu’elle ne sentait aucun signe du déplaisir de Dieu, mais plutôt une sensation agréable, comme celle que les anges éprouvaient sans doute.

Adam regretta qu’Eve se fût éloignée de lui, mais l’acte ayant été accompli, il serait forcément séparé de celle dont la compagnie faisait sa joie. Qu’allait-il advenir maintenant? Son amour pour elle était très grand. Profondément découragé, il décida de partager le sort qui était réservé à sa femme. Il se dit qu’Eve était une partie de son être, et que, si elle devait mourir, il mourrait avec elle, car il ne pouvait supporter l’idée de s’en séparer. En cela, Adam manqua de foi envers son généreux et bienveillant Créateur. Il ne lui vint pas à l’esprit que Dieu, qui l’avait formé de la poussière de la terre et avait fait de lui un être vivant, aux formes merveilleuses, qui avait créé Eve, sa compagne, pouvait aussi la remplacer. Eve était là, devant lui, aussi ravissante et apparemment aussi innocente qu’avant sa désobéissance. Elle lui manifesta même un amour plus profond que jamais, comme sous l’effet du fruit qu’elle avait mangé, et il ne vit aucun signe de mort sur ses traits. Elle lui avait parlé des vertus bienfaisantes de ce fruit, de son grand amour pour lui, son mari, et il décida d’assumer les conséquences de la situation, quelles qu’elles soient. Il prit donc le fruit, s’empressa de le manger, et il n’en ressentit pas immédiatement les effets nocifs.

Eve croyait pouvoir discerner entre le bien et le mal. L’espérance trompeuse d’accéder à un niveau plus élevé de connaissance l’avait conduite à penser que le serpent était son ami, et qu’il s’intéressait à son bien-être. Si elle avait au préalable consulté son mari et s’ils avaient rapporté au Créateur les paroles du serpent, ils auraient échappé à cette tentation subtile. Le Seigneur ne voulait pas qu’ils s’approchent de l’arbre de la connaissance, car ils seraient par là même exposés aux pièges de Satan. Dieu savait que, s’ils ne touchaient pas le fruit défendu, ils seraient parfaitement en sécurité.

Le libre arbitre de l’homme

Le Très-Haut avait instruit nos premiers parents au sujet de l’arbre de la connaissance; ils étaient pleinement informés de la chute de Satan et du danger qu’ils couraient en prêtant l’oreille à ses suggestions. Cependant, il ne les mit pas dans l’impossibilité de manger du fruit interdit. En tant qu’êtres libres, ils pouvaient ou bien croire en sa parole, obéir à ses commandements et vivre, ou bien faire confiance au tentateur, désobéir et périr. Or, tous deux mangèrent du fruit, et la seule grande sagesse qu’ils obtinrent fut la connaissance du péché et un sentiment de culpabilité. Leur vêtement de lumière ne tarda pas à disparaître, et, remplis de remords pour avoir perdu ce vêtement divin, ils commencèrent à trembler et essayèrent de couvrir leur nudité.

Ainsi, nos premiers parents avaient décidé d’écouter les paroles d’un serpent, qui ne leur avait donné aucune preuve de son amour. Alors que Dieu leur avait accordé tout ce qui est bon à manger et agréable à la vue, Satan n’avait nullement contribué à leur bonheur et à leur bien-être. Partout les yeux pouvaient contempler l’abondance et la beauté, et, cependant, Eve fut trompée par le serpent, parce qu’elle avait cru qu’on les avait privés de quelque chose qui pouvait les rendre aussi intelligents que le Très-Haut. Au lieu de faire confiance à Dieu, elle se méfia de sa bonté et se plut à écouter les paroles de Satan.

Une fois qu’Adam eut transgressé l’ordre divin, il eut tout d’abord l’impression d’accéder à une sphère nouvelle et plus élevée. Mais bientôt, la pensée de sa faute le remplit de terreur. L’atmosphère, qui avait toujours été douce et uniforme, parut glaciale à l’homme et à sa femme. Le couple désobéissant ployait sous le fardeau de son péché. Ils avaient peur de l’avenir et éprouvaient un sentiment de vide. L’amour, la douce paix et le bonheur qu’ils avaient connus jusqu’alors firent place à un sentiment de dénuement qu’ils n’avaient jamais ressenti auparavant. Puis, pour la première fois, ils remarquèrent leur apparence extérieure. Jusqu’à ce jour, ils ne portaient pas de vêtements; ils étaient couverts d’habits de lumière, comme les anges du ciel. Mais cette lumière dont ils étaient entourés avait disparu. Pour dissiper leur impression de dénuement, ils cherchèrent de quoi se couvrir, car comment oseraient-ils se présenter nus devant Dieu et devant les anges?

Leur faute apparut alors à leurs yeux sous son vrai jour. Leur transgression du commandement explicite de Dieu prit un relief plus précis. Adam reprocha à Eve la folie dont elle avait fait preuve en s’éloignant de lui, et de s’être laissée séduire par le serpent. Néanmoins, l’un et l’autre se rassurèrent à l’idée que celui qui les avait comblés jusque-là de tant de bontés, pardonnerait sans doute leur désobéissance à cause de son grand amour, et que leur châtiment ne serait peut-être pas aussi sévère qu’ils pouvaient le penser.

Le Seigneur s’adressa à Adam et Eve, et leur fit connaître les conséquences de leur désobéissance. A l’approche de la majesté du Très-Haut, ils cherchèrent à se cacher, alors qu’auparavant, dans leur innocence et leur sainteté, ils se réjouissaient de pouvoir rencontrer Dieu. “Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui demanda: Où es-tu? L’homme répondit: Je t’ai entendu dans le jardin. J’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché. Qui t’a appris que tu étais nu, demanda le Seigneur Dieu; aurais-tu goûté au fruit que je t’avais défendu de manger?” Genèse 3:9-11. Le Seigneur posa cette question, non parce qu’il avait besoin d’être informé, mais pour convaincre le couple de sa culpabilité: Qu’est-ce qui vous fait éprouver de la honte, et pourquoi avez-vous peur? Si Adam reconnut sa transgression, ce ne fut pas parce qu’il se repentit de sa désobéissance, mais pour en rejeter la responsabilité sur Dieu: “C’est la femme que tu m’as donnée pour compagne; c’est elle qui m’a donné ce fruit, et j’en ai mangé. Le Seigneur Dieu dit alors à la femme: Pourquoi as-tu fait cela? Elle répondit: Le serpent m’a trompée, et j’ai mangé du fruit” Genèse 3:12, 13.

La malédiction 

Le Seigneur prononça alors la condamnation du serpent: “Puisque tu as fait cela, je te maudis. Seul de tous les animaux tu devras ramper sur ton ventre et manger de la poussière tous les jours de ta vie” Genèse 3:14. Après avoir été la plus admirée des créatures des champs, il allait devenir la plus rampante de toutes et la plus détestée des humains, puisque le serpent avait été l’instrument de Satan. “Il (le Seigneur Dieu) dit enfin à l’homme: Tu as écouté la suggestion de ta femme et tu as mangé le fruit que je t’avais défendu. Eh bien, par ta faute, le sol est maintenant maudit. Tu auras beaucoup de peine à en tirer ta nourriture pendant toute ta vie; il produira pour toi épines et chardons. Tu devras manger ce qui pousse dans les champs; tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu as été tiré” Genèse 3:17-19.

Dieu maudit la terre à cause du péché commis par Adam et Eve qui avaient mangé de l’arbre de la connaissance, et il dit: “Tu auras beaucoup de peine à en tirer ta nourriture pendant toute ta vie”. Il leur avait prodigué le bien et voilé le mal. Désormais, ils allaient continuer à en manger, c’est-à-dire à côtoyer le mal tous les jours de leur vie.

Dès lors, la race humaine allait être harcelée par les tentations de Satan. Aux occupations paisibles qui lui avaient été assignées, allaient succéder les soucis et le labeur quotidien, les déceptions, les chagrins, la souffrance, et finalement la mort. L’homme et la femme avaient été faits avec la poussière de la terre, et ils retourneraient à la poussière.

Adam et Eve furent informés qu’ils ne pourraient plus résider dans le jardin d’Eden. Ils étaient tombés dans les pièges de Satan et avaient cru en ses paroles selon lesquelles Dieu leur avait menti. En transgressant l’ordre du Créateur, ils avaient ouvert la voie à l’adversaire qui pourrait alors entrer plus facilement en contact avec eux. Aussi n’était-il pas prudent pour eux de rester dans le jardin d’Eden où ils auraient accès à l’arbre de vie et risqueraient ainsi de perpétuer une vie de péché. Tout en reconnaissant qu’ils avaient perdu le droit d’occuper ce merveilleux paradis, ils supplièrent Dieu de leur permettre d’y rester. Ils promirent de se conformer désormais strictement aux ordres du Très-Haut. Il leur fut répondu que par suite de leur chute de l’état d’innocence dans la condition de pécheurs, non seulement ils ne s’étaient pas fortifiés, mais qu’il s’étaient grandement affaiblis. Etant donné qu’ils n’avaient pu conserver leur intégrité alors qu’ils possédaient l’innocence et la sainteté, ils seraient bien moins à même de rester fidèles, maintenant qu’ils avaient une nature pécheresse. Prenant alors conscience que le châtiment du péché, c’est la mort, Adam et Eve furent envahis par un profond sentiment d’angoisse et de remords.

Des anges reçurent l’ordre de garder le chemin conduisant à l’arbre de vie. Satan avait espéré que nos premiers parents désobéiraient à Dieu, encourraient sa réprobation, puis qu’ils mangeraient de l’arbre de vie, et qu’ils pourraient ainsi vivre pour toujours dans le péché. Mais de saints anges furent envoyés pour leur barrer l’accès de l’arbre de vie. La lumière qui rayonnait autour de ces anges avait l’apparence d’une épée flamboyante.

Pourquoi la mort existe-t-elle? 3/4

Conséquences de la rébellion 

Au milieu du jardin, à proximité de l’arbre de vie, il y avait l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qui devait servir à éprouver l’obéissance, la foi et l’amour de nos premiers parents. Le Seigneur leur ordonna de ne pas en manger ni de le toucher, sinon ils mourraient, Il leur dit qu’ils pouvaient manger librement du fruit de tous les autres, mais qu’ils ne pouvaient, sous peine de mort, goûter du fruit de cet arbre-là.

Lorsque Adam et Eve furent placés dans le paradis terrestre, ils avaient tout ce qu’ils désiraient pour être heureux. Mais selon ses desseins pleins de sagesse, le Très-Haut voulut mettre leur fidélité à l’épreuve avant qu’ils puissent être considérés comme définitivement hors de danger. Ils pouvaient jouir de sa faveur, ils s’entretenaient avec lui et lui avec eux. Cependant, le Seigneur ne mit pas le mal hors de leur portée. S’ils passaient cette épreuve avec succès, ils bénéficieraient en permanence de la faveur de Dieu et des anges du ciel.

Satan fut surpris de la nouvelle condition dans laquelle il se trouvait. Son bonheur avait disparu. Il considéra les anges qui, jusque-là, avaient été heureux comme lui, mais qui avaient été chassés du ciel à sa suite. Avant leur chute, aucune ombre de mécontentement ne venait assombrir leur parfait bonheur. Maintenant, tout semblait avoir changé. Les visages qui reflétaient auparavant l’image de leur Créateur étaient aujourd’hui marqués par la tristesse et le désespoir. Un esprit de discorde et de contestation régnait parmi eux. Avant leur révolte, il n’y avait rien de tout cela dans le ciel. Désormais, Satan pouvait constater les terribles résultats de sa rébellion. Il frémit à la pensée de devoir affronter l’avenir et la fin de ces choses.

Il avait connu le temps où de joyeux chants de louange étaient adressés à Dieu et à son Fils bien-aimé. Lucifer donnait le ton, et tous les habitants du ciel s’unissaient à lui. Alors, le ciel tout entier retentissait de glorieux accords en l’honneur de Dieu et de son Fils. Mais maintenant, au lieu de ces doux accords, des paroles de colère et de dispute parvenaient aux oreilles du grand chef rebelle. Que lui était-il arrivé? N’était-ce qu’un horrible cauchemar? Avait-il été réellement expulsé du ciel? Ses portes ne s’ouvriraient-elles jamais plus devant lui? L’heure du culte d’adoration s’approche, et les saints anges resplendissants de lumière se prosternent devant le Père. Mais jamais plus Satan ne pourra unir sa voix aux chœurs célestes. Jamais plus il ne pourra s’incliner avec crainte et respect en présence du Dieu éternel.

Voyant leurs espoirs anéantis, ces êtres célestes furent bouleversés. En effet, au lieu d’obtenir de plus grands bienfaits, ils souffraient des tristes conséquences de leur désobéissance et du mépris de la loi. Jamais plus ces pauvres êtres ne seraient sous la bienveillante houlette de Jésus-Christ. Jamais plus ils ne pourraient être touchés par l’amour profond et fervent, par la paix et la joie que la présence du Seigneur leur procurait, et ils ne pourraient plus lui obéir de bon cœur et avec respect.

Adam et Eve sont avertis

Dieu convoqua les habitants du ciel pour prendre des mesures afin de conjurer le mal qui menaçait. Il fut décidé que les anges se rendraient dans le jardin d’Eden et mettraient Adam en garde contre l’ennemi. Deux anges furent donc dépêchés auprès de nos premiers parents. Le saint couple les reçut avec une joie candide, exprimant sa reconnaissance envers le Créateur qui lui avait si généreusement prodigué sa bonté. L’homme et sa femme pouvaient jouir de tout ce qui était beau et agréable, et toutes choses semblaient parfaitement adaptées à leurs besoins. Ils appréciaient par-dessus tout la compagnie du Fils de Dieu et des anges, car ils avaient tant à leur dire sur les splendeurs de la nature qu’ils découvraient mieux chaque jour dans leur merveilleuse demeure édénique, tant de questions à leur poser concernant certains points qu’ils ne pouvaient pas comprendre pleinement.

Avec bonté et amour, les anges leur dispensèrent les enseignements dont ils avaient besoin. Ils leur firent également le triste récit de la révolte de Lucifer dans le ciel et de sa chute. Ils leur indiquèrent clairement que l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qui était au milieu du jardin, devait servir de preuve de leur obéissance et de leur amour envers Dieu. Les saints anges pouvaient conserver leurs privilèges et leur bonheur, à condition qu’ils obéissent, et il en était de même pour eux. Adam et Eve pouvaient soit obéir à la loi de Dieu et jouir d’un bonheur ineffable, soit désobéir, et en conséquence perdre leurs privilèges et être plongés dans le désespoir.

Les anges fidèles dirent à Adam et Eve que Dieu ne les forcerait pas à obéir, qu’il leur laisserait la possibilité d’agir contre sa volonté, qu’ils étaient des êtres dotés d’une nature morale, donc libres d’obéir ou de désobéir. Présentement, le Seigneur avait estimé devoir leur imposer une seule interdiction. S’ils désobéissaient à cet ordre, ils mourraient certainement. Les êtres célestes dirent aussi à nos premiers parents que le chef des anges — celui qui venait immédiatement après Jésus — avait refusé d’obéir à la loi destinée à gouverner les habitants du ciel. Cette révolte avait fait éclater une guerre dans le ciel, et les rebelles en avaient été expulsés. Tout ange qui s’était rallié à Satan en doutant de l’autorité du Très-Haut avait été chassé du ciel, et l’adversaire déchu était désormais opposé à tout ce qui intéressait la cause de Dieu et celle de son Fils bien-aimé.

Pourquoi la mort existe-t-elle? 2/4

Ce chapitre est basé sur Genèse 1.
Le Père et le Fils entreprirent l’œuvre grandiose et admirable qu’ils avaient projetée: la création du monde. Lorsqu’elle sortit des mains de son Créateur, la terre était d’une éclatante beauté. Sa surface était ondulée de montagnes et de collines, parsemée de rivières et de lacs. La terre n’était pas une immense plaine; la monotonie du paysage était rompue par des collines et des montagnes, non pas escarpées et déchiquetées comme de nos jours, mais avec des formes belles et régulières. On n’apercevait pas de rocs saillants et rugueux; ils se trouvaient sous la surface du globe, servant de charpente à la terre. Les eaux étaient convenablement réparties. Les collines, les montagnes et les plaines magnifiques étaient couvertes de plantes, de fleurs et d’arbres majestueux de toute espèce, d’une taille et d’une beauté bien supérieures à celle des arbres que nous voyons aujourd’hui. L’air était pur et sain, et la terre ressemblait à un merveilleux palais. Les anges se réjouissaient en contemplant les œuvres admirables du Seigneur.

Dès que la terre fut créée et peuplée d’animaux, le Père et le Fils mirent à exécution le dessein qu’ils avaient conçu avant la chute de Lucifer: créer l’homme à leur image. Ils avaient collaboré dans la création de la terre et de toute créature vivante. Alors Dieu dit à son Fils: “Faisons l’homme à notre image”.

Quand Adam sortit des mains de son Créateur, il avait une taille élancée et des formes tout à fait harmonieuses. Sa stature était deux fois plus élevée que celle des hommes de la génération actuelle. Ses traits étaient d’une beauté parfaite. Son teint, ni blanc ni livide, était frais et resplendissant de santé. Eve, qui était moins grande qu’Adam, dépassait de peu la hauteur de ses épaules. Elle aussi était belle; ses formes étaient parfaitement harmonieuses et pleines de charme.

Le couple innocent ne portait aucun vêtement artificiel. L’homme et sa femme étaient nimbés comme les anges d’un voile de lumière et de gloire qu’ils conservèrent aussi longtemps qu’ils furent obéissants. Tout ce que Dieu avait fait n’était que beauté et perfection, et rien ne semblait manquer au bonheur du premier couple humain. Mais Dieu voulut donner à Adam et Eve une autre preuve de son grand amour en préparant un jardin qui fût leur demeure particulière. Ils devaient passer une partie de leur temps à cultiver ce jardin avec joie, à recevoir la visite des anges, à écouter leurs instructions et à méditer toujours avec joie. Leur travail n’était pas fatigant mais plaisant et stimulant. Ce jardin magnifique était leur demeure.

La terre était recouverte d’un superbe manteau de verdure, et des milliers de fleurs odoriférantes de toutes couleurs poussaient à profusion. Tout respirait le bon goût et la beauté. Au milieu du jardin se dressait l’arbre de vie, dont la gloire éclipsait tous les autres. Son fruit, qui ressemblait à des pommes d’or et d’argent, était destiné à perpétuer l’immortalité. Ses feuilles avaient des vertus curatives.

Adam et Ève dans le jardin d’Éden

En Eden, le saint couple vivait un bonheur sans nuages. Il possédait un pouvoir sans limites sur tous les êtres vivants. Le lion et l’agneau jouaient paisiblement autour d’Adam et Eve ou sommeillaient à leurs pieds. Des oiseaux au plumage de toutes les couleurs voletaient parmi les arbres et les fleurs, en faisant entendre leurs chants mélodieux pour louer leur Créateur.

Adam et Ève